mercredi 30 décembre 2009

LOL.

Même quand j'essaie d'être drôle, il y a quelque chose de triste dans mon humour.
En fait,
je crois que je suis une fleur de printemps
fânée
avant la première pluie
le rire pré-enregistré dans une sitcom pas drôle
du tout.

mardi 29 décembre 2009

Nucléaire, baby.

Un jour je vais me prendre dans mes bras et je vais me dire "je t'aime"

mais pour le moment

j'ai le sourire fatiguée d'une serveuse que son petit ami uppercut après l'amour
et la voix d'une alcoolique fardée de 55 ans qui cherche l'amour à genoux sur tous les coins de rues.

En fait je crois que je suis Lindsay Lohan.


...


Je travaille dans un de ces magasins où tout, supposément, est à un dollard ou du moins devrait l'être.
La plupart du temps les caisses ne fonctionnent pas correctement. J'imagine que parce que nous somme un magasin où tout est à un dollard nous nous devons d'avoir aussi du matériel low-fi.


...


Je trouve le bruit des fermetures éclairs contre la toile des manteaux légèrement sexuel et indéçent.
Je pense à des images de relations sexuelles féroçes dans des voitures bourdonnantes, à des ongles qui scindent la peau en deux.


...


Dernièrement j'ai souvent l'impréssion que je vais mourrir d'un mal inconnus et térrible.
Tout ça auras quelque chose de maladroitement drôle et tragique comme le scénario d'un drame obscur coté 5 dans le guide cinéma.
Je n'ouvrirai pas la porte de ma chambre à l'hôpital avant d'être belle.
Pas avant d'être VRAIMENT belle.

Puis il y auras beaucoup de pluie et
quelqu'un feras les courses.



...


Je voudrai que ce garçon qui porte le nom d'un prophète me prépare à déjeuner.
Je voudrai qu'il me verse le café trop chaud dans une tasse. Je voudrai vivre dans l'ordinaire citadin avec lui.
Au moins pour une journée.


...


Je couvre ma peau d'images, de codes esthétiques.
Je veux vivre dans la frange d'Irina Lazareanu, dans le sourire espaçé de Jane Birkin, dans les cheveux sales de Pete Doherty.

L'ombre de moi-même.

dimanche 27 décembre 2009

La maison de chair.

Papa me dit que je suis encore trop petite pour ce genre d'histoire.
Il ne comprends pas, ne peut pas comprendre.
Il a sa cravate noire bien propre à son cou, le signe qu'il est un homme respectable qui sait ce qu'il fait et qui a toute sa tête et une raie bien droite au centre de ses cheveux.

Ce qu'il voudrait, c'est qu'un docteur mettre un doigt là-dedans
et tue la petite chose.

Rapidement.

Aucunes traces de sang sur mes cuisses ou sur les draps blanc du lit.

Proprement et efficacement.

Il se contente de sourire et cela me donne envie de crier.
Je voudrais m'échapper de ma chair triste, ma triste chérie et me jeter sur les murs, tomber par terre et rebondir comme un ballon puis éclater.

Papa me ramasserait, morceau par morceau, puis me jetterais à la poubelle ou parl a fenêtre.

Mais je me contente de sourire moi aussi.
Je me transforme en créature marine sous ses yeux, en plein milieu de notre cuisine.

Une fois seule dans ma chambre je me mord les doigts, me frappe la tête et m'arrache les cheveux.

J'ai mal. Je suis stupide.
Je veux arrêter, arrêter tout cela mais je ne suis pas capable.
Mon corps est prêts à se casser, prêts à fendre comme un vieil uniforme mais je continue à sauter partout et à me donner des coups sur les bras, les jambes, la tête.

Je suis une petite chienne.
Une petite calisse.

Je me boxe les joues, me mord les lèvres, je joue.

Je répète des gestes que milles autres personnes ont répétés avant moi.
C'est une jolie chorégraphie, un térrible baller.
Il y a de la rage en dedans de moi, mais ce n'est pas réellement la mienne.

Je ne sais pas ce que je fais.
Je me laisse tomber par terre puis je ferme les yeux.


Parfois je pense à cette petite chose qui est en moi.
Cette petite créature visqueuse qui me fait peur souvent.
Elle est là, je le sais.
Elle dort paisiblement dans ma maison, ma maison intérieure. Elle laisse son petit corps se former, ses petits sabots se durçirent, des dents s'allonger.


Papa pose un bol de céréales devant moi et me dit de manger.
Je fais ce qu'il me dit. Je mange.
Je suis trop jeune.
Ce que je dois faire c'est manger les céréales qui sont devant moi dans le bol de plastique.

Je ne dois pas donner vie à cette petite chose qui s'aggripe à tout mon corps et me fait tanguer dans la maison.


Dans la baignoire je ferme les yeux, une main sur mon sexe.
J'imagine l'intérieur de mon corps comme une maison de chair et d'os.

Parfois une pluie rouge lave les murs de la maison.

La petite chose est là, dans la pièce centrale.

J'ouvre les yeux et regarde mon corps.

Les marques.

Je n'ai pas peur.

Je prend un savon et frotte.

Après, quand tout est fini, quand je sais que mon corps est parfaitement propre, lisse et net comme les murs d'une jolie maison de banlieue je sors de la baignoire.

Le miroir me montre qui je suis maintenant, à ce moment précis de la journée.

Je suis un étrange gribouillis, un mélange de peau et de buée, un corps maigre sans visage avec un petit ventre arrondit.


Papa dit que je ne dois pas sortir.
Il dit que je suis dans un était d'extrême fragilité.
Quand il sorts il ferme la porte à clés.

Moi je fais autre chose.
Je ne brise aucunes fenêtres, ne creuse aucun trou.

Je ne veux pas de contact avec l'extérieure de toute manière.

Ce qui me préocupe c'est l'intérieur.
Je regarde les murs de la maison qui semblent s'allonger un peu à chaque jour.

Je lis des histoires de sacrifices et de femmes pâles et maladives qui courent dans de sombres forêts.
Je compte sur mes doigts le nombre de jours qu'il reste.

À chaque jour la petite chose grandit. De minuscules poils se greffent à sa peau rosâtre.
Un de ses petit sabot trace une forme sur mon ventre.


Maman n'est plus là depuis longtemps.
Un jour elle est tout simplement partie, un de ses justaucorps sur le dos et une petite malle recouverte de cuir dans la main droite.
Elle a dit "bonjour" et a ouvert la porte pour une dernière fois avec sur son visage l'air hautain d'une vieille star de cinéma.

Puis elle n'a jamais plus été là.

lundi 14 décembre 2009

La jeune fille et la mort 2.


r.i.p. Daul Kim.

Activité.

Il y a des monstres dans le ciel.

...

Maintenant, cherchez la vérité dans cette phrase.

jeudi 10 décembre 2009

Mythologie.

Le tigre baise
des âmes de filles
et tue l'Amérique à coups de bassin
dans le mythe.

vendredi 27 novembre 2009

Exercice numba 8.

Me laisser vivre un peu, maintenant que je suis libre.

dimanche 22 novembre 2009

La mauvaise fille.

J'ai peur des hommes.

Quand tard la nuit je marche dans la ville
je prends mes airs de serial killer,
mes airs de Juliette Lewis pendue au cou de Woody Harrelson dans Natural Born Killers,
gachette en main,
un couteau planté dans le sourire.

Je me déguise en fausse piste.
Je tiens Freddy Krueger par la main
alors que des haches tombent du ciel
et tranchent dans le vif.
Il y a des éclats de beauté partout
qui dégoulinent
en grimaçants.

J'habite une toile inquiètante.

Mais je sais comment jouer
à être jolie.

Je veux que tu penses
que je ne suis pas très gentille.
Je veux que tu penses
que je suis le genre de fille
qui te crache dans la bouche,
te mords les lèvres jusqu'au sang, te botte le coeur
d'un coup de talon.

Il y a mes mains sur ton visage,
mes mains qui ouvrent la bouche trop grand
comme des enfants mal élevés,
comme des petits bâtards les cheveux
plein de poux et la culotte pleine de pisse
pour crier des obscenités à ton coeur,
te vomir dessus.

Je ne suis pas gentille.

Ton coeur, je voudrai le voir cracher
du sang au fond de la cuvette.
Je voudrai le voir danser comme une ballerine
au travers les seringues
et les restes de
baises.

Je n'en ai rien à foutre, de ton coeur.
C'est le genre de truc que je te balançe,
la tête bien haute, le blanc des yeux
noyé de mascara.

Je suis le genre de fille
qui tue ton désir.
Bam Bam!
Dans ta tête
il n'y a que ta petite bite sale
dans mon cul, anyway.

Tu me tatoue
des poèmes pornos partout sur le corps
je crisse mon camp
apprendre à aimer
derrière mes
yeux.

Les fantômes sur ma peau.

Cette cicatrice, au bord de son oeil, est probablement la chose la plus belle que j'ai vue de ma vie.

mercredi 18 novembre 2009

Empire.

Un homme en costume saute
d'un immeuble
J'excise ma peau de jeune fille

Pendant ce temps
les bottines crottées
d'un garçons
piétinent dans
mon film

Il crache sur les dialogues
et baise des poupées

personne ne diras jamais "coupez!"
personne ne viendras jamais
essuyer le sang
sur ma joue

Danser au bord du poème
le sucre des mots
retiré

Working girl speak.

Entendue au travail aujourd'hui: "J'vais me peigner avec un panier".

Et moi donc.

Plaisirs d'amour.

Remarque à moi-même: Les vieillards qui passent
à mon comptoir semblent particulièrement préocupés
par l'état de ma vie amoureuse, ou plutôt, par l'absence
d'états dans ma vie amoureuse.

La nuit des rois.

Elle recouvre ses seins d'une bande élastique,
lisse ses cheveux vers l'arrière et mets sa veste
de cuir à studs sur ses épaules de fille.
Cette nuit, les lèvres des garçons seront douces.

mardi 17 novembre 2009

Mardi.

Je suis un feu dans une robe
le claquement d'un talon aguille
dans le coeur d'un homme.

jeudi 5 novembre 2009

Vaporisateur.

Inflammable.
Ne pas vaporiser
vers une flamme
ou un corps
incandescent.
Éviter de vaporiser
vers les yeux.
Ne pas fumer.
Éloigner de la portée
des enfants.

mercredi 4 novembre 2009

Grotte.

Hier, au travail, une cliente m'a fait essayer sa bague.
Un petit objet de désir sombre et scintillant, tout en pointes aiguisés
et en petites dents assassines.

Un diamant noir.

Probablement que si je la portais sur une base quotidienne
je deviendrais une de ces fille à la peau dangereuse,
le genre de fille qui porte une breloque de minuscules
petits fusils aux poignets et qui cache sous ses cheveux
des milliers de dents incisives.

Dans un champ.

Pour dire l'étrangeté du monde écrire une histoire
de fin du monde, une histoire de monstre.

Une histoire de danger.

Un virus, peut-être.
Une porte de taxi ferme dans
quelque chose.

Une fille écrit une histoire à propos d'une fille qui écrit
une histoire sur une fille qui écrit une histoire.

Banana, baby.

I don't like mondays.

Deux petites mitaines en guise
de poitrine,
une fille édentée
de son féminin.

Une petite apocalypse
de super-marché.

Il y a des sourires de filles qui brûlent dans les banlieux
et des robes de garçons qui dansent sous la terre.

F***.

Tailler au couteau les petites pelures, les petites peaux
souffrantes, et trouver le diamant.

...

Je m'habille avec les filles des magazines.
Les filles des films.

...

Aujourd'hui, maux de têtes et gommes ballounes.
Mes mots, petits bâtards, me glissent entre les doigts.
J'ai la poésie trop linéaire, là tout de suite.
Je m'emmerde, avec mes pattes de mouches comme des cils
étalés sur les pages.

FUCKFUCKFUCK.

Exercice numba 7.

Briller d'une féminité dangereuse.

Lune.

Parfois la nuit tu te réveilles et tu ne sait plus qui tu es.

Tremblements.

Ça me rends toujours un peu triste, les vieilles dames qui passent à mon comptoir, leurs petites mains tremblotantes traversés par l'arthrite, le rose marqué de leurs joues.

Exercice numba 6.

Être la final girl d'un film d'horreur.

lundi 2 novembre 2009

L'oeil-de boeuf.

Ce qui se cache sous la peau des garçons.

vendredi 30 octobre 2009

Où sont les femmes.

Des écolières en ballerines et trench coat Ralph Lauren chantent "où sont les femmes" en rigolants.

Xavier.

Une vieille dame toute menue, le visage ridé de minuscules petits plis, se pointe à mon comptoir avec la coupe de cheveux de Xavier Dolan.

Poème de boîte.

Pacific pride
mandarin orange
broken segments.

4 heures.

Il y a un féminin qui chahute, un féminin qui saigne une lumière en elle mais tout ce qu'il verras c'est le duvet velus sous le fond de teint.

La jeune fille moderne et la cuisine.

Une jeune fille moderne ne dit jamais non
à une assiette de pâtes et de pizza.

Idéalement le tout doit être recouvert d'huile, peut importe laquelle.
De l'huile c'est toujours jolie, et ce même sur
une maison qui brûle.

La jeune fille moderne est définitivement une anarchiste
culinaire.

Gisèle.

Des maisons de poupées
brûlent
dans son Amérique

Les mains sur
le corps du fils

Y penser très fort
que ça
passeras

mercredi 28 octobre 2009

Daisy.

Ta maman pense qu'elle sait
mais elle ne sait pas.

Quand vais être grande, je laisserai tomber
ma peau d'enfance
par terre.

Un jour, je vais être cette fille
qui traverseras un couloir en
slow motion.

Je vais être cette fille,
en bas jaretelle et chemise de garçon,
à chanter du rock de garage,
les cheveux péroxidés,
mes lèvres déguisés en lèvres
de femme adulte.
Dangereuse.

Je ne saurais plus
ce que ça fait d'être une
petite fille.

j'aurais les genoux
déjà trop usés
pour me souvenir.

Parfois
il y auras des élans de vie
désespérés dans mes
battements de cils.

Baby baby baby.

Ce qui me manque
pour sortir de moi enfin,
c'est un bébé.

Quand ma mère était un loup-garou.

Je collectionnais des poupées de porcelaine
à l'effigie de mes amants et je
me maquillais avec des clous.

Exercice numba 5.

Donner naissance à quelque chose.

Sweet sixteen.

Du haut de ses seize-ans, elle aime un garçon qui a le coeur
comme une patinoire.

Quand il la touche, ça fait toujours un peu mal, là,
à la surface de sa peau.

Exercice numba 4.

Être une femme malgré tout.

Surtout à cause de tout.

lundi 26 octobre 2009

Merci, bonne journée.

Un garçon dans la vingtaine.
Il porte un tee-shirt noir sur lequel est écrit ces mots:
"there are two people fucking at the back of this shirt".
Il y a de petits résidus brillants
de nourritures
dans les poils blonds de sa barbe.

Une dame âgée aux lèvres rose fuschia
avec une joue plus molle et plus longue
que l'autre.

Un vieillard.
Il a le regard blanc et délavé de ceux
qui ont beaucoup souffert.

Une femme dans la cinquantaine,
le visage recouvert de mascara.
Les larmes dans la voiture, avant.

Des clients qui ne disent pas "bonjour".

Des femmes très belles, toujours bien coiffés,
probablement mariés à des hommes très riches.
Probablement aussi qu'il y a de long et pénible
moment de solitude à pleurer doucement
dans la salle de bain.

Trois clientes transsexuelles.
Le regard des clients.
Leur beauté multiplié.

Des centaines de jeunes hommes barbus
à l'allure négligé.
Il y a leur emprunte
quelque part dans
le coeur d'une fille.

Une grand-mère aux sourcils rose.

Des airs bêtes, des airs
de coup de poing dans la gueule.

Bruitage.

Petites filles sauvages
fardés de bruits mélancoliques.

Sylvia a la tête dans le four et saigne le poème.

Ma maman elle aussi saigne le poème
quand papa dit non
à ses maux.

Elle éventre
le coeur au rhum de papa
Un couteau derrière
ses bijoux
des poèmes gorgés de
cendres.

samedi 24 octobre 2009

Avoir peur.

L'autre jour alors que je marchais dans la rue un homme d'une cinquantaine d'années m'a dit bonjour.
Parce que je suis une fille gentille je lui ai répondu par un léger signe de tête. Alors que je continuais de marcher il m'a dit que j'étais belle.

Je ne me suis pas retournée.

Plus loin deux gars d'une vingtaine d'années ont commençés à me siffler et à dire des trucs qui à mes oreilles du moins sonnaient comme des obscénités.
Des trucs qui auraient probablement plus leur place dans un magazine porno que sur le bord d'un trottoir.

je ne me suis pas retournée non plus.

J'ai continuée à marcher jusqu'à mon bus.
J'étais à la fois profondément flattée et dégoûtée.

Une fois dans le bus je ne pensais qu'à ça.

Comme si ces paroles triple x s'étaient gravées aux cellules de mon cerveau et ne voulaient plus en sortirent.

Parfois j'ai peur pour ma vie.

Charles.

Charles c'était ce garçon pour qui je craquais à l'époque du secondaire.
C'était la coqueluche de l'école, le mec pour qui toutes les filles en pinçaient et celui à qui voulaient ressembler tous les garçons question que toutes les filles en pinçe pour eux.

C'était un sportif (comme le veut la tradition en ce qui concerne les coqueluches masculines).
Ses cheveux étaient toujours enduits de gel, ce qui les faisaient briller au soleil comme quelque chose de légèrement dangereux.

Quand je le voyais j'avais le goût de mourrir sur le champ ou bien alors de me jeter à son cou et de l'embrasser.
Comme dans les films.
Avec de petits anges dodus valsent au dessus de nous et le tube pop en vogue à ce moment.

En fait tout ce que je faisais quand je le voyais au détour d'un corridor c'était de baisser la tête et de continuer à marcher l'air de rien.

À l'époque je ne portais que d'informes habits de coton-ouaté.
Je n'étais pas vraiment la défintion du mot "sexy" et encore moins du mot "baisable".
J'étais juste là.
J'étais là, et c'était déjà beaucoup.
À me construire et me déconstruire.

j'ai appris il y a quelques mois que Charles était encore en vie (aux dernières nouvelles du moins) et qu'il était encore plus mignon.
Il a une copine, ce qui ne m'étonne pas.

Il travaille dans une boutique d'équipements sportifs.

Probablement qu'il fera un super papa.

Probablement que son mariage sera le plus magique des mariages.
le genre de mariage qu'il y a dans les films.

parfait.

De l'ennui.

Il est 22h18 et je m'ennui pour mourir.

Si j'en avais le temps et le désir je pourrais élever l'ennui au rang d'art.
Mais ce n'est pas le cas.
Je n'en ai ni le temps ni le désir.

Je pourrais très bien m'inscrire à l'université et écrire une thèse révolutionnaire sur l'ennui comme source d'inspiration.

Je porterais un petit bérêt à la Yoko Ono et d'immenses lunettes à montures noire (les immenses lunettes à montures noire ajoute toujours une touche d'intellectualité à la personne qui les portes même si cette personne est une bimbo siliconnée qui ne sait même pas ce qu'est un roman de type harlequin).

Probablement que lors d'une pathétique soirée de recherche à la bibiothèque sur les effets de l'ennui sur la création je rencontrerais ce qu'il serait possible de nommer " l'homme de ma vie", c'est à dire un marginal tout mimi moitié punk moitié poète maudit moitié hipster qui se croît meilleur et plus cool que tout le monde sur cette terre maudite parce qu'il écoute le band indie que personne ne connaît et qui ne s'est pas lavé depuis la première fois qu'il a découvert que sa main droite ne sert pas qu'à écrire des mots cochons aux filles de sa classe ou à répondre aux conneries qui sont écrites sur les murs des toilettes publiques.

Lui et moi nous serions comme une sorte de "Kurt et Courtney", mais en plus soft et abordable, quand même.

Nous mangerions des mets chinois de mauvaises qualités en écoutant du cinéma d'avant-garde tout en pratiquant le cri primal question de garder contact avec notre "moi" profond et libéré des contraintes du monde moderne.

J'imagine que nous passerions de longues heures à faire l'amour au travers des draps en désordes avec comme trame de fond un groupe genre pink floyd ou radiohead. Quelque chose de planant.

Puis comme ça, sur un coup de tête sans doute nous nous séparerions et ce tout en cris et en larmes, préférablement devant un publique honteusement conquis.

Je quitterais l'université avec un goût amer dans la bouche, le même que quand nous nous mordons la langue et sentons le goût métallique du sang dans notre bouche.
Je me mettrais à écrire de l'auto fiction hyper auto-dérisoire sur un site comme livejournal, par exemple.

Je ne porterais que du vernis à ongle noir.

Je trouverais la pluie triste, ainsi que la plupart des comédies qui passeraient à la télévision.

Après ça mon seul et unique intérêt dans la vie serait de rencontrer des hommes avec d'horibles moustaches dans des chambres d'hotels sales et collantes.

En bruit de fond les cris d'une femmes sans nom, une actrice de porno morte à 25 ans d'une overdose de diamants et de célébrité.

À l'âge de 34 ans dans un dernier soupir d'ennui je décidrais de tout quitter et de me recycler en présentatrice télé.
Ou en secrétaire juridique.
Ou en call girl de luxe.

Tout ce que nous pouvons dire sous le coup térrible de l'ennui.

Mon sens grammatical me donne le goût de vomir.

Les ballons.

Toujours le même plan, cette image inaltérable
de moi bien droite derrière le comptoir, mes cheveux retenus à l'arrière par deux petites pinces métalliques.

Il y a de la pluie et des larmes dans mes cheveux.

Je fais des sourires à chacun des client qui passe.
Je n'en épargne aucun, quel qu'il soit.
Je charme.
Je tourne sur moi même en battant des cils.
Je suis un peu conne, mais ça vous le savez déjà.

Je suis naïve.
Tragiquement naïve,
comme une drag queen qui penses que le maquillage cacheras les cicatrices et les poils sur son visage.

Une mère se pointes devant le comptoir.
Des tonnes de trucs.
Sa petite fille dans le panier, assise dans se monstre de fer comme dans une chaise haute.

Je voudrais partir en courant et aller faire autre chose.
Genre aller me matter dans le mirroir tout crotté de la salle de bain. Essayer de voir ce qu'ils voient.
J'ai bien dis "essayer".

La petite fille, qui est blonde et deviendras probablement une avocate ou une actrice célèbre ou bien encore une strip-teaseuse au grand coeur pointes les ballons accrochés au murs.
Elle pointes Dora, Hannah, monsieur sourire.
Tous ces symbols de l'enfance.

Et soudainement l'envie térrible de me mettre à pleurer.

J'ai oubliée ce que c'était d'être là, à pointer les jolies ballons de doigt et ne pas vouloir autre chose que ça.

J'ai oubliée ce que c'est d'être simplement heureuse.
De ne pas être captive de cette salope aux grandes dents de séduction.

Je voudrais avoir cinq ans.
Je voudrais avoir du sang et de la boue sur mes genoux.
Des trous dans mes vêtements.
Le coeur libre.

J'ai oubliée ce que c'était, ça.
J'imagine que ça me passeras.

Pendant ce temps je vais aller me brosser les cheveux méticuleusement et essayer de me trouver un point noir sur le bout du nez.

Rien de l'été dernier.

Ce matin je m'adonne à deux choses.

Être modérément inspirée et pauvre.

Dehors le soleil et des cris d'enfants.

Le bruit de l'eau chlorée de la piscine qui éclabousse le ciment bleue fluo.

Je voudrais écrire une petite histoire bien sordide qui peindrait les choses comme elles sont c'est à dire n'importe comment.

Dernièrement je rêve d'être une de ces femmes aux rondeurs voluptueuses.
Je voudrais une poitrine royale sortant de mon corsage, des hanches monumentales dansants sur la musique de Grace Jones.

Je dois arrêter de faire du name dropping.
C'est tellement 2008.

vendredi 23 octobre 2009

Fenêtre.

Un peu de lumière, pour changer.

lundi 19 octobre 2009

Les lumières sur mon visage.

Cette nuit j'ai fait un rêve.
J'étais dans mon lit, sous les couvertures.
Puis cette ombre moite qui s'avance et laisse
apparaître un homme en bras de chemise.

Je remonte un peu plus les couvertures
et je sens mon coeur qui bat
très fort.

Il monte dans le lit puis s'étend sur moi.

Tout ce que je sentais c'était son poids immense
sur mon corps à moi.
Mais il n'a rien fait.
Rien fait du tout.
Nous avons passé des heures comme ça, son corps à lui écrasant
le mien.

Derrière l'écran de mon rêve il y a des garçons beaux comme des anges en vestes de cuir qui meurent d'un mal inconnu.
Dans les vitrines des boutiques
il y a le reflet d'une fin de monde.

Puis il y a le jour.
Ma bouche est comme une blessure peinturée de rouge.
Un orifice humide perforé de petites dents blanches
comme des perles.

Je traverse le jour
entourée d'un grésillement.
Moustiques.

Les clins d'oeil des clients me traversent la tête comme
des petites balles de plomb.
Mon sang étalé sur le comptoir
comme un joli foulard de soie rouge est la preuve de ma
culpabilité.

Je suis triste mais j'ai espoir de quelque chose
de plus grand que moi.

Quand je serais grande je serais un petit carré bouffant
de cheveux blonds lacérés
d'éclats
de lumière.

dimanche 18 octobre 2009

Silencio.

Des femmes aux images
mordantes
épaules cathédrales
promènent
des chiens bijoux
la chair hérissée
le dedans
à l'air

le ciel goûte
le
bâtard.

La petite putain,
je crois bien que c'est
moi.

J'avance comme une colère
de petite fille
des clous
aux bouts des cils.

Je brouillonne sanglante
un diadème de
graisse de
casse-croûte
sur le
crâne.

Il y a des
millions
de doigts inconnus
qui tracent des lignes
sur ma peau.

Je sais que je suis en train de me perdre.

Ça m'apprendra.

Je lui lèche le visage
en morceaux sur le bord
d'un trottoir.

il croit que
je l'aime.

tous les coups de poing
de mon enfance
scarifiés sur le
corps
Une jolie robe
sanglée
par dessus
mon Hiroshima

je cache l'horreur.

jeudi 15 octobre 2009

Teen angst.

J'ai dix-sept ans.

Aujourd'hui je parle comme un accident de voiture.
Il y a du sang et des bras coupés dans ma voix.
De la tôle qui se froisse.
Dentelle.

Avec mes talons aguilles
j'écrase les fées
qui
dansent par terre.

J'essaie de me trouver
des raisons de vivre.

Dans les jeux de rôles de
quand j'étais
petite
c'était toujours moi
la méchante.

La grosse vache.

Les garçons aux cheveux
gras
trace le contour mauvais
de mon corps
sur des bouts de papier
dans les cours
de français.

Sinon.
J'aime les hommes crasseux.

Moi, en tout cas,
le dessous de mes ongles
n'est jamais vraiment
très
propre.

Papa dit que je suis une traînée
qui sait comment écrire.
Il m'apelle la petite putain.

Et je vends des trucs. Des tonnes de trucs.

Même si vous m'enjuponnez
ça ne sera quand même
pas joli.

De la boue dans mes cheveux
quand grand-mère me
coiffe.

mardi 13 octobre 2009

Dans le four.

Dernièrement j'ai très souvent la tête dans le four
et je dois dire que ce n'est pas très jolie à voir
même si cela s'accorde bien
avec le papier peint.

Dans le four des griffures

il y a

et des restes

moribons de

monsieurs


mamans


Parce que je suis éffrontée je sors
sans petite culotte
un fantôme d'homme

entre les jambes

et une breloque de bébés morts
au poignet.


J'apprends à disparaître
comme une star.


"I'm not in love" passe à la radio
et donne à la journée un goût de
vieilles chaussettes.

Il y a des hommes enrubannés dans
des jeans
de matantes qui danse
tout partout
autour de
mon comptoir.

Pendant ce temps, moi,
j'ai la tête traversée
de buildings en lambeaux
et de sexes bien saignants.

Vue d'en haut New-York me donne le goût de fermer
les yeux

et de pleurer.

lundi 12 octobre 2009

Des faits.

1-Je ne dessine pas toujours
des petits coeurs.

2-Ece que Suzie
était blonde?

3-Les lapins dans la
télévision me font peur.

4-Je ne suis pas
la fille d'à côté.

dimanche 11 octobre 2009

Wonder woman is dead.

Il y a des garçons qui ont

des restes de filles sous les ongles

et des pages de bandes dessinées

dans l'écrin

de leurs

larmes.

Magnum all over my body.

Des hommes carrés qui
aiment les ruelles
me piétinent
Mon toupet
sanglant
pourrait être
celui d'un
Elvis en jupon
j'habite une
rébellion au
crayon feutre

Tartine.

Il y a un purgatoire
au bouts
de mes doigts
vernis de souffre.

J'avale tout rond
Les colliers
de grand-maman
et j'attends de voir
Sur mon torse
aride
une petite
poitrine

apeurée
comme
un oiseau
habillé de
plumes clinquantes.

Ma vie à vivre.

La chaleur collante et humide
qu'il y a partout dans l'air aujourd'hui
est comme l'étreinte d'un amant.

Je bois du café, encore et encore.
Une tasse.
Deux tasses.
Trois tasses.
Le café m'inspire au plus haut point.
C'est une sorte de libérateur d'inspiration.
Un catalyseur.

Je crois savoir mais je ne sais pas.
Ce que j'écris ça fait jolie sur le papier
mais la vérité n'est pas ici.
La vérité n'est pas dans mes mots.

Je prépare ma libération.
C'est un passe temps comme un autre.

Je dois la laisser sortir de là.
Je dois me laisser sortir.

Matante.

J'ai laissé l'odeur de mes cheveux
quelque part.

Je crois que c'était sur l'oreiller
d'un garçon.

L'oreiller d'un homme, pour être plus
précise.

Je patauge
dans le concret des choses.

Après tout je ne suis
plus qu'une fille
maintenant.

Quelque part
il y auras bientôt
le bruit clinquant
de mes talons.

samedi 10 octobre 2009

La nature du désir, ou quelque chose comme ça.

Il y a des millers d'hommes qui veulent me baiser
mais aucun pour me tenir la main.

L'après.

Des trous dans ses jeans

Je commençe à le trouver beau

Sur une benne à ordures "beaver"

en lettres blanches

Je passe ma main sur une blessure

vendredi 9 octobre 2009

Apple pie drama.

L'écho métallique et froid des voix doublées dans les séries américaines.

Dans le pare brise de la voiture le reflet déformé de mes mains.

jeudi 8 octobre 2009

Hello Kitty en promenade.

Ici, nous faisons de l'argent et des sourires.

Nous boxons le coeur
des garçons.
Nous mettons le feu
aux bébés.

Parfois nous voulons très fort
nous faire érafler les joues
par les jeunes loups
aux dents électriques
qui hâbitent notre jardin.

Nous disons sur un ton affecté
à notre amant aux racines
écorché des choses comme
"rase moi...Rase moi la peau".

lundi 5 octobre 2009

La petite sirène.

Je suis assise jambes croisées sur un fauteuil en cuir chez ma tante Jeannine.
Mes cheveux sont très courts et séparés en une raie nette sur le côté.
Sur mes cuisses une petite assiette de carton contenant une part de gâteau au chocolat et à la cerise marasquin.

Derrière mon costume à rayures, une transfiguration.
Le décalque d'une petite fille en robe de soirée.

C'est Noël, il me semble.
Je dois avoir 12 ans.

Plus tôt dans la soirée j'ai reçu comme cadeau une poupée, une petite sirène blonde et potelée dotée d'une queue en plastique brillante.

Le regard exaspéré de mes cousins, alors que j'ouvre le paquet.

Notes éparses pour ce qui seras une histoire, une série télé, un film ou bien ma propre vie.

Ce sera comme un mélange entre Gossip Girl, Twins Peaks
et A Nightmare On Elm Street.

Comme une petite fin du monde glacée.
Une petite fin du monde dans les pages du ELLE.

Une reine de beauté trouvera la mort alors que le soleil glissera dans les eaux souffrantes d'un fleuve.

Un quartier chic, perdu dans le temps.
Ailleurs, pas ici ni même là.

Une traversée de cygnes sur la route.

Des carrés de pelouses tondus à la perfection recouverts de neige.

Un monstre dans les rues après minuit.

Être amoureuse.

Nous allons préparer un gâteau pour lui alors de cette façon il saura que nous l'aimons.

Il saura que nous sommes là, à exister, nous levant chaque matin dans la brume de notre chambre, appliquant toutes ces crèmes sur notre visage, ces pigments étincelants de féminité, le coeur dans les talons.

Nous voulons qu'il nous aime.

Nous voulons exister dans son regard, y être à l'abri.

Nous ne voulons pas être vaines.

Notre amour pour lui sent bon le cuir et le bois brûlé.

Les jambes recouvertes de nylon et les joues baisées de rose nous arpentons les trottoirs souillés de la ville en attendant qu'il se pointe.

Nous attendons de vivre, vivre vraiment.

Survival movie.

Quand j'étais petite je suis morte mais j'ai survécu.

À cette époque ma maman était une terroriste et mon papa tirait sur les jours en buvant du rhum, avachi dans le salon.

Sur mon corps il y avait beaucoup trop de sang mais je savais réciter l'alphabet presque par coeur.

jeudi 1 octobre 2009

L'importance des trous.

Les clients font le strip-tease lancinant de leur marchandise, déposant chaque article minutieusement sur le comptoir, un à la fois.

Des phrases stupides sortent de ma bouche,
des phrases qui ressemblent à des scènes de sitcom,
avec un décor en carton et des applaudisssements pré-enregistrés.

Je suis une chanteuse heavy metal vêtue d'une peinture de Lisa Yuskavage.
Les seins comme des missiles pointant vers le ciel.

Je patauge dans le décor comme une fleur exotique autistique.

Mon amour pour lui est sur la corde à linge.
Mon amour pour lui pue la pisse et le caniveau.

mercredi 30 septembre 2009

Rainy day.

Pendant que je regarde dehors par la grande baie vitrée j'imagine des formes marines inquiétantes danser dans le ciel et se mêler à la pluie.

Les gouttes de pluie qui tombent du ciel comme des jeunes filles fardées de tristesse ressemblent à de longs bijoux liquides qui éclatent en silence sur le sol de ciment du stationnement.

Je dessine à grands coups de crayon de cire l'image gloussante et pétillante
d'une fille à queue de cheval par dessus ma propre image.

Papillon.

Aujourd'hui au travail un client m'a fait un clin d'oeil.

Ce clin d'oeil est pour moi comme une validation, la preuve de mon existence en tant que femme dans le regard des hommes.

C'est comme si je n'étais plus qu'une jolie fille figée derrière un comptoir, en observation dans l'espace banal d'un magasin, le corps tenu absent, à l'abri sous un tablier de coton vert, et que c'était déjà assez, presque trop.

Dernièrement c'est comme si je n'existais que dans l'écrin vénéneux de la séduction et pas ailleurs.

J'attends qu'on m'attrape et me fixe, qu'on m'étudie minutieusement comme un papillon exotique.

Je pousse un dernier soupir, alors qu'on me transperce d'une fine aiguille, heureuse de n'exister maintenant que dans le regard empli de désir d'un chasseur.

Être en dehors.

Alors qu'il ferme les yeux très fort et que de petits grognements sortent de sa bouche je sais qu'il est dans cet espace intime duquel je ne fais pas partie.

C'est à moi qu'il fait l'amour, c'est ma chair à moi qu'il labourre en laissant sa sueur musquée suintée et me lècher, mais je ne suis pas là.

mardi 29 septembre 2009

Le monde des garçons.

Le monde des garçons est un monde difficile et aride, un monde d'égratignures sur les genoux, de couteaux dans les airs.

Des oiseaux dans les cheveux.

Devant les curés je me sens toujours un peu indécente, comme une rougeur dans le visage lisse d'un mannequin, une trace de boue sur l'habit du dimanche d'un bambin aux yeux sauvages.

lundi 28 septembre 2009

Étude de moeurs.

Superposée à mon image de fille ordinaire derrière l'espace gris de son comptoir il y a l'image d'une actrice porno, blonde et vénéneuse.

Ce n'est pas le fait que cette femme soit une star du porno qui importe mais l'essence de féminin qu'elle représente.

Cher journal.

Un homme adorable s'est présenté au magasin aujourd'hui.

Il a acheté un test de grossesse.

Ça a laissé en moi comme une brûlure de cigarette, une petite blessure recouverte

de sel et de sable.

Le petit chaperon rouge.

Il y a des baises aux goût de souffre et de la poudre entre les pages
Du petit chaperon rouge.

Des amants barbus qui laisse des traces sur la peau.

La petite fille est morte.

Les nattes sous la terre

Maintenant.

Petit poème à propos de rien.

Pendant que nous prenons le café

je remarque l'arche grandiose de ton nez.

C'est l'arche d'un homme respectable.

tu tires sur ta cigarette et

mes os fatigués

te demandent pour

les faire crier

un peu.

dimanche 27 septembre 2009

Bribes.

Il y a des bribes de moi dans son après-midi.

Des bribes de moi alors qu'il fait l'amour à sa femme.

Des bribes de moi dans le vide de sa vie.

Des bribes de moi dans la photo de sa fille de 15 ans

qu'il traîne partout avec lui.

Easy bake.

Pendant que son époux la trompe le visage caché par ses cheveux elle repeint les murs de leur appartement avec ses larmes de ménagère de 33 ans, une pluie de détergent et d'eau de javel.

Dans le guide télé le film de sa vie a la cote 6, c'est à dire minable.

G.

Il fait pousser des arbres dans la terre burlesque de mon féminin à grelots.

Mais moi, je n'ai pas la tête à ça.

Je suis sur sunset Boulevard en train de me faire faire une manucure française par une Madonna asiatique crinière de pouliche peroxidée qui porte un petit foulard de soie pour cacher son énorme pomme d'Adam.

vendredi 25 septembre 2009

Barbe à papa.


Je suis une fée boueuse,

du pipi dans la culotte

de la crasse entre les

mots du poème,

des restes d'amants moribonds

sous la toile des ongles,

le tutu parsemé de tôle

et d'os à chien.

++

Je rase la viande de ton coeur et je m'en fais des hors d'oeuvre décadents.

La jeune fille et la mort.

r.i.p Nelly Arcan.

jeudi 24 septembre 2009

Allie chérie.

Je connais un garçon qui chante de l'opéra branché sur des tonnes de fils.

Un petit diamant dans l'engrenage métallique d'une machine.

Il rêve à des drag queens mortes qui reposent sur un tas de photos dangereuses.

Au fond de sa gorge reposent les mauvais mots et une révolte à plume.

les restes de l'ancien petit ami.

Je l'aime.

Junk.

Maman, papa, garçon, fille, blonde, peau, chair, rouge...

Je crois que je fais une overdose de ces mots.

Il faut bien mourrir de quelque chose.

Gym sessions.

Des filles blondes en léotard font des arabesques au sond d'une chanson pop dans le vide poudreux d'une salle de gym.

Parfois quand elles tiennent la main moîte de leurs petit amis à boutons il y a comme une peur qui s'alanguie en elles et prends toute la place.

Une peur de film d'horreur, un petit désordre collant et gênant.

Parfois elles pensent à des trucs.

À certains trucs, en particulier.

Les poils de leur petit ami dans l'évier de la salle de bain, le matin après.

Les fesses de garçons qui ne sont pas leurs petits amis à l'étroits dans leurs jeans délavés, la façon qu'ils ont de donner une tape dans le dos de leurs potes, toujours un peu détachés, à côté des choses, à côté de la peau.

Le fait qu'ils ne comprendront jamais.

Le fait qu'ils ne sauront jamais ce que ça fait d'avoir du sang dans la culotte et savoir que ça ne seras plus la même chose maintenant.

Les jolies choses seront toujours un peu sales, le blanc de la neige toujours un peu souillé.

Avoir le poid du monde dans la poitrine, le regard fuyant devant les monsieurs à cravates et les pères aux sourires de garçons, leurs petits au bout de la main.

Peau.



Parfois les mots ne semblent servir à rien

alors je me tapisse de silence

et je reste

derrière.

mercredi 23 septembre 2009

She-Male.


Il m'arrive de penser

qu'il faut avoir un pénis

entre les jambes

pour savoir vraiment

ce que c'est qu'être une femme.

Le savoir tant que le sexe vous en tombe.

Exercice numba 3.

Ressentir les choses.

Vraiment.

Jusqu'à ce que ça tremble un peu au centre du coeur.

Reçommencer plusieurs fois pas jour.

Exercice numba 2.

Habiter une vérité parfumé de mensonge.

Transperçer d'un coup de talon aiguisé le banal, l'étouffer de nylon et de bijoux scintillants comme des morts célèbres.

Sous la terre Marilyn dessine un sourire rouge sur son visage Alors que John lui ressere un peu de champagne.

Dieu.

Leçon.

Je badine avec mes hanches
Mes hanches, mes hanches comme des obus
Laqués de féminin

samedi 19 septembre 2009

Daddy's girl.

Je ne suis pas un monsieur.

Ni même un simili monsieur.

Mais je cherche mon âme dans le regard des hommes.

Je cherche leur approbation.

Tous les hommes sont des papas, et j'attends qu'ils me disent oui.

Exercice.

Mettre sa féminité en morceaux en découpant ses bas nylon.

Puis recomposer.

vendredi 18 septembre 2009

Un coucher de soleil quelque part au États-Unis.

L'amérique est comme un énorme fusil décoré d'un ruban rose pour faire jolie.

Des anges en impérméable traversent les couloirs d'un lycée.

La plus jolie fille de la classe de première, celle qui a gagnée le concours de la plus jolie fille, remets un peu de rouge sur ses lèvres gerçées et se perds quelque minutes dans la mer de verre qui prends place dans le mirroir de la salle des toilettes.

Un garçon et une fille font un noeud dans leurs langues et prient pour rester enlaçés de cette façon à jamais.

Le premier coup de feu est tiré.

Une maman prépare à dîner en regardant par la fenêtre.

+

Il pisse dans la douche, la tête pleine de culs, pour ensuite venir déposer sur ma joue un baiser tendre comme l'enfance.

Candy Darling.


Candy retire sa peau de garçon
Et se fait un collier
Avec les oiseaux bleu
Qui traverse le ciel bétonné
De NY

Raw.


petit bâtard fauve duvet blond peroxyde suicide électrique passe moi dessus traîne moi dans la bouse et le pue écorche moi ta guitare rauque plein la gueule plein le cul éteint moi un peu achève moi tendrement écris moi un blues petit pouilleux écris moi un opéra qui feras tomber les têtes

Swans crossing.


C'est à propos de ce rêve que j'ai fais la nuit dernière, mes jambes nues encadrées d'un carré de lumière blanche, assise dans la voiture, la voiture d'un inconnu, son regard dur posé sur moi, dans le rétroviseur, ses yeux bien découpés dans ce petit espace clos de verre, ma peau brûlée par un bronzage étouffant, les lignes creusées dans ma chair, la tôle étincellante, la fin de quelque chose.

C'est à propos des mots et des images que j'aligne pour retracer les débuts de ma féminité.

C'est à propos de cette grande maison blanche d'inspiration victorienne et de sa réplique dans un coin de ma chambre, quand j'étais petite.

C'est à propos de ce dj mort d'une overdose.
Des coupures de magazines éparpillées dans le salon.

C'est à propos du fait que je ne finirais pas dans un sac de plastique, lèchée par le vent amère sur le bord d'un fleuve.
Je ne suis pas Laura Palmer.
Mon papa n'a pas de couteau dans le fond de sa poche de pentalon.

Sur les collines.


Tout le monde va à Hollywood pour mourrir un peu.

jeudi 17 septembre 2009

Simili cuir.

Je n'ai rien à faire alors j'écris des poèmes sur des femmes qui vendent leur corps question de meubler l'espace habité par l'absence du désir et la musique du voisin d'en dessus.
Une voix noire parle de souffrance et de blessures.
Une ligne de moisissure se fait un chemin sur le plafond.

Des femmes dans leurs jeans moulants et leurs corsages résilles usés jusqu'à la corde posent leur bouche humide sur des corps en attente d'un moment de vie inespéré.
Une cigarette comme arme.
La main pleine d'arthrite d'un vieillard cherche une piqure de plaisir sous le simili cuir.

Il y a des relents de vieux gin et de maladie dans tous les coins, des obus nerveux de mascara au bord des yeux, des taches suspectes sur l'entre jambe d'un pentalon.

Ce n'est pas très jolie, tout ça.
Ça fait mal, aussi.

Je pourrais très bien être la fille sur cette photo, jambes écartées, la main de Charles Bukowski tripotant mon sexe.
Ils diraient tous quelque chose comme "tiens, encore une qui cherche son père dans les bras d'un vieux vicieux".
J'imagine que je trouverais ça drôle et plutôt pitoresque.
Comme une blague qui rugit dans le fond d'une taverne, une bataille sur le bord du trottoir alors que je prend la pose pour les chauffards.

Bien plus tard une larme au goût de détergent rouleras sur ma joue et alors que le facteur passeras déposer le courrier et que mon époux seras au travail je me dirais que finalement ce n'était pas si drôle que ça, tout compte fait.

Le vestiaire des garçons.

Le vestiaire des garçons sent la peau brûlée et la pornographie du lundi.

*


Je suis une Patti Smith en talons
Une liasse de poésies
Dépasse de ma culotte
Alors que je dévale la rue
Des drames
Sur le bout des lèvres.

Chut.

Recouvre moi de gazoline
Et mets le feu

Chut

Je suis une body-buildrice
De l'huile
Sur ma blondeur

Un bâtard
Écarte les liens
Et titille
Mes reins

Écarte
J'ai le banal
qui goûte le mac

Son sourire
Sale
Me croque

Saleté.

Dans l'écho ambré de la nuit il y a le reverb métallique d'un rap qui transperçe une sonatine discrète.

La fin d'une innocence.

IL y a de la peau fatiguée parfumée par une copie triste de Chanel numéro cinq.
De la peau tragique pour quelques dollards.

Je voudrais écrire l'histoire de cette fille qui tombe en amour avec ce garçon, un anarchiste fini.

Elle porte ses cheveux comme une dame qui porterait à son cou un rang de perle et la culpabilité de son mari derrière les yeux.

Lui.
Le garçon anarchiste.
Son crâne fin rasé, les petits cheveux drus qui se lèvent de sa tête pour toucher le vent.
Sa veste de cuir recouverte de clous.
Quand il embrasse sa joue, une égratignure, une chanson rock and roll étampée sur sa chair de bonne fille.
Sur sa peau à lui il y les sex pistols et beaucoup de crasse.
Un champ de tabac.
Des virées dans la cité.
Le mot HARD calé dans les plis comme un éclair.

Elle voudrait se vautrer dans cette crasse, cette saleté vicieuse qui recouvre tout de leur simili amour.
À quattre pattes dans le purin.

Ece possible pour une femme de faire fit des conventions pour se laisser couler dans un désir obscur et ignoble?
Se recouvrir d'une couverture de saleté puis disparaître comme le souvenir de quelque chose?

O.

Me perdre
Dans le O
Ordinaire de l'ohio.
Gratter sa surface blanche
Et goûter au banal
Poudreux
De cette fin d'après-midi.

Mondanités.

Aujourd'hui, aller acheter des chaussures et peut-être, par la même occasion, me faire tuer par des monstres tapis sous les étalages de trucs à rabais.

Il n'y a rien de mieux que la décadence d'une mort fantasmatique et le glamour épineux d'une chaussure à talons.

mercredi 16 septembre 2009

Cancan.

Jésus Christ danse le french cancan.

De l'or noir coule d'entre mes jambes.

J'ai le désir fendus.

Fritures.

Derrière les yeux de cette fille au cheveux tirés vers l'arrière qui sers des hamburgers à des cowboys fatigués il y a le sous texte de ma propre vie.

mardi 15 septembre 2009

Tôle.

Je suis un bel accident.

Une valley girl sous les bandages.

Le sous texte amère d'une sucette.

lundi 14 septembre 2009

Petit poème sauvage.

Ballet Nylon.

Gourmandises.

Aujourd'hui pour dîner j'ai mangée d'affriolants mollets de garçons.

Sinon, je commençe à me ressembler sur les photos qu'on prends de moi.

Plus la peine de peindre un petit sourire rouge sur chacuns des clichés où je figure.

dimanche 13 septembre 2009

Viandes froides.

Je n'écris pas pour faire du sens, j'écris pour défaire le sens.

Mon papa connaît un homme qui n'est pas recouverts de pâte à dent.

Le genre de monsieur à barbiche qui passe beaucoup de temps à se huiler et à faire danser sa musculature.

Une pièce de viande parlante.

Une oeuvre d'art en provenance du boucher du coin.

Une larme testostéronnée coule sur sa joue toute piquante de poils hirsutes quand il écoute un opéra épique sur une femme jalouse qui se suicide en avalant les enfants qu'elle a eue avec son amant favoris.

Autremendit.

Celui qu'elle aimes pour vrais.
Celui qui traîne dans son coeur comme une blessure recouverte de sable et de sel.

J'aimerais bien que ce soit l'hiver, là tout de suite.
C'est tellement plus facile d'être en amour en hiver.
Le nez dehors et le coeur vous gèle.
Et une jolie paire de mitaines c'est toujours jolie à porter et à regarder.

À la télévision il y a David Bowie qui chante son ode à la célébrité.
Une danseuse aux cheveux tellement blonds qu'il en ont l'air blancs se contorsionne avec passion comme si son corps était un terrain de jeux.

Je sais que j'avais un truc très important à écrire mais je ne m'en souviens plus.

.

Il m'arrive de penser
À toutes les filles perdues
Leurs désir cadenassé
Pris au fond de leur gorge
Comme un cris qui ne viendras jamais

Parfois je voudrais me mettre à crier
Et ne jamais arrêter
À quattre pattes sur le bord du trottoir
Visage contre doux ciment
En attendant qu'il se passe quelque chose
Quelque chose de terrible et d'inespéré

Alors j'écris, parce c'est l'alternative la plus proche
Mais
Tous les mots ont déjà étés utilisés
Déjà étés baisés
Alors il ne me reste que les mots de l'ordinaire
Pour dire les choses
Il ne me reste que des phrases dépoétisées

Menaçe.

Je suis une Loreena Bobbit nouveau genre
Une menaçe maquillée en poupée
Qui feras de ton coeur qu'une bouchée
Un ridicule petit hors-d'oeuvre
Rapidement avalé

...

Petit poème à saveur de sucre brûlé.

Légèrement merdique.

Tant pis.

Le corps de Pascale.

Écrire quelque chose qui porteras le nom de "le corps de Pascale".

Pour une raison ou une autre il y seras question de ces filles qui travaillent dans des casses croûtes miteux aux États-Unis.
Les cheveux bien tirés par derrière.
Le regard délavé.
L'emprunte du petit ami mal rasé sur la surface des draps.
Peut-être qu'il y a des blessures, des marques là sous les vêtements, sous le tablier tâché de graisse.
Mais peut-être aussi qu'il n'y a que la blancheur terrible d'un corps absent de sa propre vie.

Tout à l'heure je jouais à la fille ordinaire derrière mon comptoir et un homme m'a demandé si j'étais toujours aussi douce.
Ma réponse n'est pas importante, elle n'est que figurante.
Mais j'étais heureuse.
Stupidement heureuse.

Les vrais filles.


Il ne seras pas question de mes cheveux dans ce poème.

Les vrais filles, quand elles font pipi, laissent une petite mer rose dans le fond de la cuvette.

Les vrais filles mangent du rouge à lèvres pour dîner et des hommes au vin rouge tard dans la soirée.

À l'heure des loups. Et des sorcières.

Les vrais filles saignent.

jeudi 10 septembre 2009

Porn poem, parce que les filles aussi savent parler de cul.

Il se régale de tes anales libidinales
Il veut se vautrer
dans le béant céant
De ton cru
Et devenir l'as, l'amant
De tous les culs

Il aime quand ça gruge
Quand c'est gore
Et libre de méthaphore

Alors que je le cravache
La cravate bien détendus il
Exulte un peu de séminal

lundi 7 septembre 2009

Quand je serais grande.

Je n'aspire qu'à laver les sous-vêtements sales de mon amant et regarder la sève des arbres couler le long des trottoirs.

Mais pour le moment je suis cette petite fille qui porte son dedans dehors comme un habit indécent.
Papa ne comprends pas, ne peut pas comprendre. Il a sa cravate bien repassée à son cou et une raie impécable dans ses cheveux.

Tout est bien à sa place sur son corps d'homme de quarante-ans.

Pour G.

Ce que tu voudrait, c'est éclater sa petite tête au crâne rasé de pseudo gangsta pédant comme un oeuf sur le béton du trottoir.
Le mettre en morceaux, le déchirer, le faire disparaître.
Le dévorer littéralement pour qu'il n'en reste plus rien après.
Le faire crever.
Crever, ouais.
Tu répète ce mot en prenant bien le temps de goûter à ses syllabes amères.
Mais tu ne l'avales pas.
Tu le garde bien au fond de ta gorge comme un virus, une térrible maladie, et tu attends le bon moment pour le laisser sortir.

Ils étaient plusieurs quand c'est arrivé.
Quand ils l'ont battus à mort, quand ils ont fait brûler son corps dans un champ, entourés par les cris exaltés de leurs potes, bien bandés par cette haine qui a tout décapée autour d'elle cette soirée là.
Une copine à eux l'avait apperçue dans les toilettes des filles, son sexe de garçon bien en vue, alors qu'elle faisait pipi durant une fête dans un club.

Elle avait mise sa plus jolie robe qu'elle avait achetée avec sa maman la journée d'avant.
Sur sa peau l'air de l'été était chaud et bon et les regards luisants des garçons comme un seul regard emplis de désir la faisait flotter, comme au dessus de la vie, au dessus de la mort.

...

J'essaie d'écrire quelque chose de potable mais je n'y arrive pas.
J'ai la fiction dans le cul.
En fait je crois qu'il n'y a pas de mots pour essayer de d'écrire cette horreur.
Il n'y a plus de mots.

Il ne reste que les cris de G. qui résonnent dans l'air puis un silence lourd et térrible.

Peep show.

Cuir.
Langue.
Néons. Chaud.
Peau.
Salive.
Rouge. Désir.
Cuisses.
Sueur.
Poils. Cul.
Ongles.
talons.
Blonde. Huile.
Dur.

Après il reste toujours un peu de bave sur le dessus des tables.
Le bourdonnement sourd de la basse.
l'écho d'un désir triste et collant.
Des restes d'hommes un peu partout mais.
Surtout sur les chaises.

Ça devrait être comme quand petite fille déguisée devant famille papa maman des cris jouets sur l'herbe l'odeur du barbecue Barbie robes brillants mais ce n'est pas le cas.
Devant le mirroir, enlever les restes, défaire les gestes puis entrer dans le bus.
Et disparaître un peu.

Ballerines.


Alors qu'il me dit que je suis laide et qu'il ne m'aime pas des ballerines glissent dans le sang et fonçent dans des murs de brique pour éclater comme des poupées de porceleine sur le sol d'une chambre de petite fille.
Cet homme sait comment tuer la beauté.

Cover girl.


Dans l'écran carré de la télévison des images de petites reines de beautée qui paradent devant les yeux aveuglés de leurs parents.
Elles ne sont pas des petites filles comme les autres.
Elles ne sont pas des petites filles, en fait. Plus maintenant. Elles sont plus comme des petites poupées faites de chair et de sang, suspendues dans l'air du temps un sourire lustrés aux lèvres, les cheveux comme un casque de fixatif et de gel.
Des petits soldats glamour.

Parfois ne pas aspirer à autre chose qu'être une fille ordinaire. Une fille ordinaire avec des cheveux ordinaire, des vêtements ordinaires, des mots ordinaires.

Je fais figure d'imposteure derrière mon comptoir.

Les garçons de la télévision.

Les garçons de la télévision dégagent un sentiment de sécurité.
Je voudrais me pendre à leur cou, renifler leur parfum musqué et me perdre dans ce désir statique.

Les garçons de la télévision n'ont pas de maladies, pas de monstres visqueux sous la peau, pas de petites dents pointues prêtes à vous lascerer violament.

Les garçons de la télévision hâbitent de très grande maison pleine de musique et de nourriture éxotique.
Dans leur poche il n'y a pas de couteau, pas d'arme à feu, pas de substance radioactive.

Dans la rue, tard la nuit, personne n'attaque les garçons de la télévision.
Ils marchent la tête haute et le corps très droit, passent devant les petits bums de ruelles en souriant, passent devant les putains en mini jupe barbouillées de maquillage cheap, passent devant les loups garous, devant les junkies les bras tremblants et peinturés du violet le plus vif, passent devant les break dancers et leurs ghetto blasters hurlants des beats acides, passent devant les monsieurs en imperméables, devant les vampires en veste de cuir.Ils sont saufs.
Ils n'ont peur de rien, les garçons de la télévision.

Ils ont de jolies noms comme Tobie, Mathias, ou Lars, et des cheveux toujours bien coiffés. Vouloir passer ma main dans leurs cheveux, comme pour pouvoir toucher au mythe, toucher à l'iréel.

Les garçons de chez Jos Dion.

Les garçons de chez Jos Dion vous font souffrir joyeusement, vous font souffrir comme si, vous font souffrir comme rien.
Les garçons de chez Jos Dion vous donnent envie de vous crever un oeil avec une capsule de bière et de peindre leurs lèvres de votre sang et de rendre ça jolie comme une peinture.

Les garçons de chez Jos Dion vous donnent de drôles d'idées, ont dirait bien.
Les garçons de chez Jos Dion vous donnent envie de vous pavaner glorieuse un sac Versace au poignet.
Un amas de cuir blanc et de clous qui pendouille à votre poignet comme une breloque.
Ils vous donnent envie de ces choses là.

Parfois ils vous arrivent d'imaginer les garçons de chez Jos Dion en train de s'embrasser, s'embrasser sur la bouche, leurs mains de garçons larges comme des maisons glissant sur les tissus, cherchant la peau cuivrée de garçon sous la surface.
Cela vous plaît peut-être, comme un secret à l'abris sous le sable ou un peu de rose sur vos joues avant d'entrer dans l'espace chargé et humide de l'été.

Les garçons de chez jos Dion ne savent pas qu'il y a un monstre marin sous votre robe.
Ils ne savent pas ces choses là.

Les garçons de chez Jos Dion ne trouveraient sûrement pas ça très jolie de vous voir jambe écartées assise sur le siège de toilettes essayant de trouver une véritée quelconque entre vos jambes, la preuve de quelque chose.

C'est comme une scène de ce qui pourrait être un film, ou quelque chose d'autre. Quelque chose qui serait comme la vie mais qui ne serait pas vraiment la vie non plus.
Comme ce menteau de fourrure dans votre penderie.
Comme votre sourire pour ce garçons à casquette quand il y a du sang dans vos cheveux et des griffes sur votre langue.
Il ne comprendras jamais.
Il prendras cette fille par la main et il l'a feras disparaître un peu.

Ça pourrait ressembler à quelque chose comme ça.
Il ya des garçons partout.
Une tapisserie de garçons qui recouvre tout l'intérieur de la taverne.
Des garçons aux cheveux gras, des garçons barbus, sentant l'alcool et le désir, sentant les films porno et le parfum à rabais de garçon, les mains moites et le coeur barbouillé, vêtues de tee-shirts mouillés par la sueur acide, de vieux jeans, des chaussures énormes dans les pieds, des bracelets de montre en or massif étouffant leurs poignets, leurs bras veineux recouverts de poils drus et humides.

Hier soir je n'étais pas la fille ordinaire à l'abris derrière son comptoir.

dimanche 6 septembre 2009

Smack my bitch up.

Dans l'écran obtus des amas de chair huileuse.
la lumière factice qui maquille mon visage, le barbouille de sexe et de célébrités.
Il y a Tila Tequila qui cherche l'amour et Paris Hilton qui cherche une amie.
Après ça il n'y a plus rien d'autre.
Que l'ordinaire, moi et mon comptoir.

Je suis fascinée par les hommes qui vivent dans ma télévision.
Je voudrais en adopter un. Juste un, juste pour voir. Pour essayer. L'essayer.
Je voudrais croquer cette joue rugueuse, avaler ces saletés à sa surface et m'étouffer.

mercredi 2 septembre 2009

Pub.

Vous savez, avec le boulot, les infidélités nombreuses de mon époux de merde, la dernière psychose de mon petit garçon de sept ans et le suicide par monoxide de carbone de ma soeur je n'ai pas toujours le temps de prendre soin de moi.
Alors j'utilise le masque pro vitamine e de deadly gorgeous et je peut à nouveau sourire à la vie. Après tout, qui d'autre que moi le mérite vraiment?

Rouge.

Écrire une histoire où il y auras beaucoup de pieds endoloris et d'odeurs corporels étranges.
l'héroïne traverseras les mots qui habitent le décor toujours bien mise et glamour à mort mais cela tout en sachant tirer de la gachette comme un vrais mec. À la fin les têtes tomberont et ce seras comme un collage en tons de rouge.

lundi 31 août 2009

Les jambes ouvertes sur le vide.


Je ne serais jamais la maman de quelqu'un.

Tout au plus je serais cette vieille tante un peu folle au regard triste et vague toujours vêtue des pires tenues, un verre de gin en main, tremblotante dans ses chaussures à talons.

Un trou dans le ventre.
La vision emblématique de ces couples beaux comme le ciel, le ventre rond de la maman, prêt à éclater et à souvrir pour laisser voir le plus magnifique des trésor.

Je ne suis pas cette maman.
Il n'y a pas de trésor dans mon ventre.

Pour le moment je m'occupe à séduire des hommes sans noms derrière mon comptoir gris.
J'ai la séduction triste comme une ado en peine d'amour, une tache rouge sous ses habits.

Ce soir mes mots coulent à pic comme des olives dans des verres à coktails.
Des avions blanches comme des sourires de mannequins vedettes traversent le ciel faire mourrir des mythes.

J'ai la poésie creuse.
La poésie cancereuse.

Dans le bus je m'arrange toujours pour que les garçons présent puissent voir mes jambes dans le meilleur angle possible.
Mes jambes étouffées dans des skinny jeans épuisés.
C'est toute une mise en scène.

Je cherchais un truc tout à l'heure mais je ne le trouve pas. Peut-être un truc qui me sauveras la vie.
Peut-être un truc qui ressemblerait à de l'amour mais qui en fait serait autre chose.

Une histoire.

Écrire une drôle de petite histoire où plusieurs personnes mourront d'un mal inconnus.

Un itinérant frapperas de son poing recouvert de lainage dans la vitre d'un grand restaurant.
La fin de quelque chose.
Ce seras drôle sans qu'on ne sache vraiment pourquoi.

IL y auras cette fille au centre de l'histoire et beaucoup de courants d'air.
Une mère auras très peur pour celui qu'elle appelle tendrement "mon fils".
Des garçons et des robes.
Des garçons dans des robes.

Il y auras peut-être une très grande maison et des secrets derrière les mirroirs.
Une créature marine et des ombres.

Des cheveux qui pousseront très vite pour ensuite êtres coupés une fois de plus.
Des cocktails exotiques pour oublier ce qui devras être oublié.
Des baisers salés et des blessures.

Le courage d'une femme.
Le scalpel éguisé d'un docteur angoissé par les images qui traversent sa tête parfois.

Une petite morte qui laisseras une brûlure à la surface de votre peau.

Des choses que je pourrais être.


Donc.

Des choses que je pourrais être.
Une chanteuse.
Une stand-up comic.
La fille à qui il tient la main, sortant du bar à toute vitesse pour aller quelque part où la lumière ne s'éteindras jamais.
Cette fille à la frange trop longue dans le bus, le regard caché par un magazine.
Une petite mélancolie de fin d'été en robe de nuit.

La fille étendue imobile sur la table d'opération.
Une naissance.

Pour ce qui seras peut-être une histoire.

Écrire une histoire avec les restes de l'été.
Manger de la nourriture pour chat avec mon amant de Johannesburg.
Il y a de la crasse sous ses ongles et des éclats de verre dans sa barbe drus, comme un champ de blé dans un petit bled qui aurait goûté à l'apocalypse.

Il y a des peurs qui se sont logées en moi, des petites peurs incisives comme des dents de bébé, des dents de monstres, les mêmes qui me suivaient quand j'avais 8 ans et que je lisais trop de Stephen King.

Le docteur m'a dit tout l'heure que j'avais les cordes vocales en forme de fer à cheval ce qui veut dire dans le monde crypté des docteurs que je ferais une excellente chanteuse.

Quelque part dans ma tête Il y a cette fille qui tomberas en amour avec cet homme qui en fait est un personnage de fiction, le héros d'un film de science fiction. Un jour elle deviendras l'héroïne d'un slasher movie qui en fait seras sa propre vie. Il n'y auras probablement pas d'amant fictif pour la sauver. Elle seras seule contre l'autre. Comme dans la vrais vie.

Romy et Michelle.


Si je est un autre alors nous nous sommes Romy et Michelle, des jumelles siamoises, et nous avons inventées les post it.
Nous savons comment crier les jours de pluie sans nous étouffer avec les goûtes d'eau qui tombent au fond de notre bouche.
Parfois nous dansons dans nos chaussures à plumes, entourées par la brume confuse des boîtes de nuit, l'alcool comme seul parfum. Parfois aussi nous griffons de nos petites mains aux ongles vernis des bouts de tissus disparates puis nous en faisons des robes ou bien des foulards pour recouvrir nos cheveux blonds ou les petites merdes de chien étendues sur le béton comme de la crème glaçée.

dimanche 30 août 2009

À vif.


Mon désir comme un éclat de verre pur
Dans une pièce pleine à craquer
Les bas dentelle noire cuisses désir
Mon corps remixé
Comme un fruit ouvert
À vif
L'odeur piquante d'un homme
Déposé sur moi
Le début incertain de quelque chose
Au creux de mes hanches
Odeur de sexe et de friture
Dans l'air vicieux de l'été
Sa bouche molle et humide
Prête à goûter
À ma vérité

Une créature velus
Se cache
Sous ses jeans
Sentir le bourdonnement
Sous le tissus rêche
Un doigt posé timide
Sur la surface
Un avant goût du mot plaisir

Je suis Femme sauvage
Debout nue
Dans le désastre humide de l'après
Un sourire
Dans la nuit électrique

Durant le jour
Traversée d'images
Ma nuit encore sur le corps
Un petit délire moite sous mes vêtements
Je suis cette
Femme aux bords
Un peu flous
Qui traverse la ville
Une paire d'escarpins imaginaires
Dans les pieds et
Un bracelet de mots térribles
Au poignet
À l'abris derrière son comptoir
De tout soupçons

Go fuck yourself Pascale.

Parfois il m'arrive de pleurer du rock industriel.
Et je me dis que tout ça est TRÈS intense.
Trop intense pour que je reste en vie jusqu'à ce que j'ai des rides jusqu'en dessous des pieds.
Trop intense pour que je puisse assister couverte d'un voile de dentelle noire aux funérails de mon troisième mari.

N'empêche.

Maman est malade.
Pendant qu'elle dort
je sais que le film de sa vie
tourne dans sa tête.
J'ai mal à sa vie,
mal à ceux qui l'ont mal aimés.
Moi je suis un fantôme de perles et de cheveux emmêlés
tout silence dans un coin
de la chambre.

J'attends de recevoir l'amour d'un garçon
que je ne connais pas.
C'est peut-être parce que je ne sais pas
ce que c'est que l'amour.
Ils y a tout un tas d'hommes prêts
à me donner du sexe.
Tout un tas d'hommes prêts à se perdre
pour moi.
Tout un tas d'hommes prêts
à laisser une trace sur mon bras.

J'ai mal au coeur.

Je joue à la fille ordinaire.
Je dis "bonjour" et "merci bonne journée".
Je suis conne et grandiose à la fois.
Je sais ce qu'est le mensonge.
Je m'habille de ma plus belle solitude
et je vais dans des endroits où il y a trop de bruit.
Je fais la belle, juste au cas.
Je suis conne je vous l'ai dis.
Je porte des lunettes à montures épaisses
parce que ça fait intello et décalé.

L'autre jour alors que j'étais dans les toilettes chez Jos Dion je me suis mise à frapper dans les murs.

J'incarne à la perfection l'esprit romantique victorien.

J'écris des trucs comme "j'ai mal à ma criss de vie de fuckée" en me disant que peut-être j'arriverais à atteindre
le coeur velus d'un homme.

Puis je sors de scène en réajustant mon corsage.

Gaga.


Un petit sourire noir peint sur mes lèvres je porte mes mots tout propres sur le bout de la langue aujourd'hui.

Je viens de tuer mon petit ami.

Il repose mou et inanimé sur le grand fauteuil, mes lunettes Mickey Mouse par Jeremy Scott sur le bout du nez.

Il est si jolie comme ça, mort, la barbe mal taillée, sa chemise déboutonnée laissant voir quelques poils sur son torse pâle. Si jolie, comme une robe de soirée tournoyant dans une vitrine ou un dessert scintillant sous le verre.

Plain Jane.


Il y a le Texas qui brûle dans son coeur
Et tout un tas de garçons
qui se branlent
Son image scintillante comme une coupure
De magazine
Cousue à même
Les cellules de leur cerveau
De garçons aux cheveux gras
C'est une poster girl
En provenance d'un nulle part aride
De la bouse de cheval partout
Et des coeurs bariolés
Dans les tavernes

Quelque part
Une fourche entre ses mains veineuses
Il y a son papa qui laboure la terre
Son front noyé par la sueur
Et sa maman qui prépare une tarte
Perdue dans la lumière du jour
Elle aimes les mots "jolie", "gentille" et "lumineuse"
Et s'en fait des colliers qu'elle portes à son cou
Comme une preuve de sa bonne volonté
Elle ne diras jamais de gros mots
Et se contenteras de sourire poliment

Stardom.


Ne tomber en amour qu'avec des hommes qui n'existent pas.
Faire l'amour à des êtres de fiction, séduire des bouts de papiers.
Se faire une place dans l'écran et ne pas en sortir.

Baby doll.


J'avance à tout petits pas dans le décor, avec ma poitrine morte et mes hanches sablées. je suis comme une illustration de fille qu'on a effacé.

I only do pretty.


Ce matin dans le journal il y avait de bien jolies choses. Des choses comme "jambes arrachées", "poumons perforés", "doigts mutilés", "côtes fracturées".

Prière.


Danser sur du disco mutant puis un jour être très vieille et blonde, la peau peinte en orange, noyée dans du chanel numéro 5, le corps tatoué par les regards salés des vieillards qui passent, leur petite chemise en coton boutonnée jusqu'au cou, le souvenir de ce qu'ils étaient dans le creu de la main, le sexe pulsant au cris des corneilles.

Du sucre.


Il reste encore un peu de cette petite fille que j'étais quelque part sur mon corps, comme une pluie fine de printemps sur l'herbe.
Alors peut-importe que je devienne une star du porno ou une étoile décadente, à quatre pattes dans la poudre et le strass.
Je sais comme ont sait la naissance ou la mort qu'il reste un peu d'espoir.
Comme du sucre au bord de l'enfance.

J'avale des bas nylon et je marchande le désir des hommes qui naufrage dans la bière et les plaisirs de bas étages.
Je sais comment sourire.
Je sais comment lire le elle Québec.
Je sais comment mordre dans ma chair très fort en pensant que ça passeras, ce grand vide tournoyant.

Choses à faire aujourd'hui.

Travail.
Me tenir loin de la réalité, encarcannée dans un glamour de boudoir, m'imaginer autre, blonde et orange, de toute beauté comme une pièce de viande sur la table bien mise, asphyxiée par un parfum quelconque.

Aimer les mots au goût de métal et d'acier, m'en faire des tartines et de petits gâteaux.
Envoyer des sourires brillants aux clients comme des appels de phares dans la nuit liquide.

Parler à cette cliente transsexuelle effrayée par cette voix rocailleuse qui se cache dans sa gorge comme une bête, lui dire de brûler les doutes. Savoir très bien que je ne le ferais pas mais l'écrire pour la joliesse des choses.

Recevoir des implants mammaires et comparer cela à de la poésie d'avant-garde.

Vapeur.

Je laisse des traces de doigts dans l'air humide de l'été. Entre mes jambes maintenant couvertes il reste encore un peu de l'amant. Il laisse des mots rugeux dans le creux de mon oreille. Derrière sa barbe il y a un petit garçon qui se cache.