mercredi 28 juillet 2010

Je pense (2).

Je pense à ce garçon qui
dessine des filles
à gros seins
dans ses cahiers,
une érection sous
la toile de ses
jeans.

Je pense au fait
que malgré tout
il ne sait pas encore
que sa maman et son papa
baise ensemble parfois,
luisants et heletants
comme des hosties de sauvages
et que durant ce moment,
cette fissure dans l'espace
de leur vie de papa et de maman
ils ne pensent pas
à lui du tout.

Je pense aux sacres
qui poussent dans mes poèmes
comme des fleurs décrissées.

Je pense au fait que je me câlisse pas mal
que facebook est les droits d'auteurs de mes
textes.
Mes textes, ils sont à la surface de ma peau,
douloureux
comme des coups de poings
dans le ventre.

Je pense au gars qui m'a payés
deux smirnoff ice hier
et à ses yeux sur mes cuisses.

Tout ça me fait penser au vide,
à une route déserte du Texas,
à une balle étincellante
dans la tête d'un nobody.

Miss août.

J'habite une mélancolie
déguisée des oripeaux scintillants
d'une pin-up,
une mélancolie recouverte
de la peau rose d'une
chanson POP mais chez moi,
l'eau coule toujours
très noire.

Fag heaven.

À chaque fois qu'un kid
se fait traiter de tapette
dans la cour de récré
c'est moi qui saigne un peu,
c'est entre mes cuisses qu'il y a
la fin du monde qui coule noir,
c'est ma bite de fille qui
hurle.

Néons.

Devant les lumières
je me redessine cent fois
mais je n'y crois pas.

Conne.

Je laisse ma chair
MITRAILLÉE
dans la cuvette
et fais semblant d'être toute
neuve comme Hélène de Troie
au sortir de son mythique oeuf.

C'est facile d'être conne.
C'est facile de ressembler
à cette fille dans la pub contre la vaginite.

C'est facile.

Camisole.

Mon beau-père laisse toujours la télévision allumée avec le volume ouvert très fort, même quand il n'est pas là.

J'imagine qu'il a peur qu'elle s'ennuie, la pauvre.

Là tout de suite c'est Rambo qui mitraille de la peau avec ses nombreux guns.


...


Parfois je me sens comme une fleur exotique qui se fait pisser dessus par
une bande de mecs saouls,
comme un os de poulet qui se fait inlassablement lécher par un
homme à la peau grasse et suitante.

Je l'imagine, en camisole, j'imagine la crasse sous ses ongles, ses favoris old school, ses yeux morts comme une route déserte.
Il y a des routes désertes dans tous mes poèmes, dernièrement.
J'ai vraiment un problème avec les homme en camisole aussi, apparement.

Les jambes ouvertes dans la baignoire, en train de me raser les mollets,
je me dis que c'est quand même dommage
que ça ne soit pas le genre de trucs qu'on puisses dire dans les soirées mondaines.

X-files.

Il est 2h32 du matin et je me câlisse pas mal de la poésie.
La sacro sainte poésie.

Une fille aux cheveux péroxidés qui danse comme un mec
en manque de cul m'a
prise pour une drag queen.
Dans ma tête, une scène de pulp fiction
passe au ralentit.
Des têtes tombent, des jambes se scindent en deux, des bras éclatent
en milles morceaux.
Mais ça n'a rien de laid. C'est comme un ballet, au fond.

Il y a des moments comme ça où je voudrais juste
pouvoir prendre la vie dans mes bras, la prendre
à bras le corps et la tenir contre
moi,
très fort.

La vérité est définitivement ailleurs.

dimanche 25 juillet 2010

Je suis.

Ton sang noir coule
à travers elle,
tu sais en la voyant
devant toi qu'elle n'est
que trouble.

Si elle est dans le
blanc
de la mer
qui pourra sentir le noir
de la nuit pour elle?

Elle est si loin
sous sa peau,
derrière ses yeux.

...

Redonnez moi ma couronne,
redonnez moi les écorchures
sur mes genoux et
le goût du sucre
sur ma langue.

Je pense (petit poème de swomp).

Scène exétieur nuit,
quelque part dans un champs
de l'île d'Orléan.

Parce que je suis une rebelle
je me fous bien des fautes d'ortographe.
Ok, là?
Ceci est un poème de bouse, un poème
de marde, un poème de vieux film porno
CHEAP, avec des grésillements
et de gros grains
dans l'image.

Je dis que je veux écrire
un poème
avec des bouts de styromousse
qui traînent au travers
des mots.

Je me dis qu'un homme de styromousse
a du éclaté ici
parce qu'il y a des bouts de styromousse
partout.

Je pense à un homme qui tire une balle
dans la tête de l'homme en styromousse.
Je pense aux morceaux de styromousse
qui se perdent, se dispersent
au travers le champs.

Il y a une
petite grange, quelque part dans le fond
de la peinture.
Je pense à des starlettes
pas de face
qui se font trancher la gorge.

Je pense à
des éclats lumineux de peau de fille
au travers du styromousse.

Je suis là
et j'essaie de disserter sur
un poème de Leonard Cohen.

Je me dis que ça ne serait pas
le temps que je donne un cours
à l'université.

Entre la bière
et les saucisses
ma peau à moi n'existe plus.

Les garçons aux cheveux trop blond
non plus.
FUCK YOU beaucoup beaucoup garçons aux
cheveux trop blond.

La couleur du mountain dew
me fait penser à de la pisse
de dessin animé.

Je pense à Vénus
dans sa salle d'attente.

Je me dis que les feux de camp
ça me donnent le goût en criss d'avoir
un petit ami
comme dans les films
quand ils disent avoir un petit ami
et que le lendemain il y a
des larmes sur ton oreillée.

Je regarde mes pieds
sanglés
dans leurs ballerines slaques

et je me dis que ma peau de quarante-ans
sera peut-être celle
d'une de ces femmes un peu masculine,
un peu large, un peu,
qui boit de la bière en camisole
avec les seins tombants,
le corps lavé par la sueur
de ses amants
qui n'existent plus depuis
déjà très longtemps.

J'ai envie d'avoir quarante ans
et d'ouvrir les jambes
pour Dustin Hoffman.

Je me sens usée et méchante.
J'crisse les mots du poème
dans l'feux.

Je pense
à ma queue
et à mon féminin qui me brûle
la peau.

Quand je pense à
JOHANNE
je pense à des sweat-shirts mouillés
et à des brushings.
Je pense à des baises tranchantes
dans l'arrière boutique du
AMERICAN APPAREL.

Quand je pense à
JOHANNE
je pense à JUSTIN BOBBY
qui fait cuire des saucisses en bedaine
en pensant à moi qui pense à
des mots déjà baisés
entre la bière et les saucisses.

C'est à peu près ça.

Je ne trouve pas de titre pour ce poème. Trouvez-en donc un, vous.

J'écris avec des restes de mots,
des mots d'après baises,
d'après tornade.

Je marche, les épaules mitraillées
de cuir,
mon visage sans enfance,
le mot "amour" en
tabarnaque.

Je bave comme une sauvage
dans les yeux des passants,
je pisse sur leurs enfants,
je fais dans le hardcore
ordinaire.

Je suis vivante.