mercredi 30 décembre 2009

LOL.

Même quand j'essaie d'être drôle, il y a quelque chose de triste dans mon humour.
En fait,
je crois que je suis une fleur de printemps
fânée
avant la première pluie
le rire pré-enregistré dans une sitcom pas drôle
du tout.

mardi 29 décembre 2009

Nucléaire, baby.

Un jour je vais me prendre dans mes bras et je vais me dire "je t'aime"

mais pour le moment

j'ai le sourire fatiguée d'une serveuse que son petit ami uppercut après l'amour
et la voix d'une alcoolique fardée de 55 ans qui cherche l'amour à genoux sur tous les coins de rues.

En fait je crois que je suis Lindsay Lohan.


...


Je travaille dans un de ces magasins où tout, supposément, est à un dollard ou du moins devrait l'être.
La plupart du temps les caisses ne fonctionnent pas correctement. J'imagine que parce que nous somme un magasin où tout est à un dollard nous nous devons d'avoir aussi du matériel low-fi.


...


Je trouve le bruit des fermetures éclairs contre la toile des manteaux légèrement sexuel et indéçent.
Je pense à des images de relations sexuelles féroçes dans des voitures bourdonnantes, à des ongles qui scindent la peau en deux.


...


Dernièrement j'ai souvent l'impréssion que je vais mourrir d'un mal inconnus et térrible.
Tout ça auras quelque chose de maladroitement drôle et tragique comme le scénario d'un drame obscur coté 5 dans le guide cinéma.
Je n'ouvrirai pas la porte de ma chambre à l'hôpital avant d'être belle.
Pas avant d'être VRAIMENT belle.

Puis il y auras beaucoup de pluie et
quelqu'un feras les courses.



...


Je voudrai que ce garçon qui porte le nom d'un prophète me prépare à déjeuner.
Je voudrai qu'il me verse le café trop chaud dans une tasse. Je voudrai vivre dans l'ordinaire citadin avec lui.
Au moins pour une journée.


...


Je couvre ma peau d'images, de codes esthétiques.
Je veux vivre dans la frange d'Irina Lazareanu, dans le sourire espaçé de Jane Birkin, dans les cheveux sales de Pete Doherty.

L'ombre de moi-même.

dimanche 27 décembre 2009

La maison de chair.

Papa me dit que je suis encore trop petite pour ce genre d'histoire.
Il ne comprends pas, ne peut pas comprendre.
Il a sa cravate noire bien propre à son cou, le signe qu'il est un homme respectable qui sait ce qu'il fait et qui a toute sa tête et une raie bien droite au centre de ses cheveux.

Ce qu'il voudrait, c'est qu'un docteur mettre un doigt là-dedans
et tue la petite chose.

Rapidement.

Aucunes traces de sang sur mes cuisses ou sur les draps blanc du lit.

Proprement et efficacement.

Il se contente de sourire et cela me donne envie de crier.
Je voudrais m'échapper de ma chair triste, ma triste chérie et me jeter sur les murs, tomber par terre et rebondir comme un ballon puis éclater.

Papa me ramasserait, morceau par morceau, puis me jetterais à la poubelle ou parl a fenêtre.

Mais je me contente de sourire moi aussi.
Je me transforme en créature marine sous ses yeux, en plein milieu de notre cuisine.

Une fois seule dans ma chambre je me mord les doigts, me frappe la tête et m'arrache les cheveux.

J'ai mal. Je suis stupide.
Je veux arrêter, arrêter tout cela mais je ne suis pas capable.
Mon corps est prêts à se casser, prêts à fendre comme un vieil uniforme mais je continue à sauter partout et à me donner des coups sur les bras, les jambes, la tête.

Je suis une petite chienne.
Une petite calisse.

Je me boxe les joues, me mord les lèvres, je joue.

Je répète des gestes que milles autres personnes ont répétés avant moi.
C'est une jolie chorégraphie, un térrible baller.
Il y a de la rage en dedans de moi, mais ce n'est pas réellement la mienne.

Je ne sais pas ce que je fais.
Je me laisse tomber par terre puis je ferme les yeux.


Parfois je pense à cette petite chose qui est en moi.
Cette petite créature visqueuse qui me fait peur souvent.
Elle est là, je le sais.
Elle dort paisiblement dans ma maison, ma maison intérieure. Elle laisse son petit corps se former, ses petits sabots se durçirent, des dents s'allonger.


Papa pose un bol de céréales devant moi et me dit de manger.
Je fais ce qu'il me dit. Je mange.
Je suis trop jeune.
Ce que je dois faire c'est manger les céréales qui sont devant moi dans le bol de plastique.

Je ne dois pas donner vie à cette petite chose qui s'aggripe à tout mon corps et me fait tanguer dans la maison.


Dans la baignoire je ferme les yeux, une main sur mon sexe.
J'imagine l'intérieur de mon corps comme une maison de chair et d'os.

Parfois une pluie rouge lave les murs de la maison.

La petite chose est là, dans la pièce centrale.

J'ouvre les yeux et regarde mon corps.

Les marques.

Je n'ai pas peur.

Je prend un savon et frotte.

Après, quand tout est fini, quand je sais que mon corps est parfaitement propre, lisse et net comme les murs d'une jolie maison de banlieue je sors de la baignoire.

Le miroir me montre qui je suis maintenant, à ce moment précis de la journée.

Je suis un étrange gribouillis, un mélange de peau et de buée, un corps maigre sans visage avec un petit ventre arrondit.


Papa dit que je ne dois pas sortir.
Il dit que je suis dans un était d'extrême fragilité.
Quand il sorts il ferme la porte à clés.

Moi je fais autre chose.
Je ne brise aucunes fenêtres, ne creuse aucun trou.

Je ne veux pas de contact avec l'extérieure de toute manière.

Ce qui me préocupe c'est l'intérieur.
Je regarde les murs de la maison qui semblent s'allonger un peu à chaque jour.

Je lis des histoires de sacrifices et de femmes pâles et maladives qui courent dans de sombres forêts.
Je compte sur mes doigts le nombre de jours qu'il reste.

À chaque jour la petite chose grandit. De minuscules poils se greffent à sa peau rosâtre.
Un de ses petit sabot trace une forme sur mon ventre.


Maman n'est plus là depuis longtemps.
Un jour elle est tout simplement partie, un de ses justaucorps sur le dos et une petite malle recouverte de cuir dans la main droite.
Elle a dit "bonjour" et a ouvert la porte pour une dernière fois avec sur son visage l'air hautain d'une vieille star de cinéma.

Puis elle n'a jamais plus été là.

lundi 14 décembre 2009

La jeune fille et la mort 2.


r.i.p. Daul Kim.

Activité.

Il y a des monstres dans le ciel.

...

Maintenant, cherchez la vérité dans cette phrase.

jeudi 10 décembre 2009

Mythologie.

Le tigre baise
des âmes de filles
et tue l'Amérique à coups de bassin
dans le mythe.