lundi 31 août 2009

Les jambes ouvertes sur le vide.


Je ne serais jamais la maman de quelqu'un.

Tout au plus je serais cette vieille tante un peu folle au regard triste et vague toujours vêtue des pires tenues, un verre de gin en main, tremblotante dans ses chaussures à talons.

Un trou dans le ventre.
La vision emblématique de ces couples beaux comme le ciel, le ventre rond de la maman, prêt à éclater et à souvrir pour laisser voir le plus magnifique des trésor.

Je ne suis pas cette maman.
Il n'y a pas de trésor dans mon ventre.

Pour le moment je m'occupe à séduire des hommes sans noms derrière mon comptoir gris.
J'ai la séduction triste comme une ado en peine d'amour, une tache rouge sous ses habits.

Ce soir mes mots coulent à pic comme des olives dans des verres à coktails.
Des avions blanches comme des sourires de mannequins vedettes traversent le ciel faire mourrir des mythes.

J'ai la poésie creuse.
La poésie cancereuse.

Dans le bus je m'arrange toujours pour que les garçons présent puissent voir mes jambes dans le meilleur angle possible.
Mes jambes étouffées dans des skinny jeans épuisés.
C'est toute une mise en scène.

Je cherchais un truc tout à l'heure mais je ne le trouve pas. Peut-être un truc qui me sauveras la vie.
Peut-être un truc qui ressemblerait à de l'amour mais qui en fait serait autre chose.

Une histoire.

Écrire une drôle de petite histoire où plusieurs personnes mourront d'un mal inconnus.

Un itinérant frapperas de son poing recouvert de lainage dans la vitre d'un grand restaurant.
La fin de quelque chose.
Ce seras drôle sans qu'on ne sache vraiment pourquoi.

IL y auras cette fille au centre de l'histoire et beaucoup de courants d'air.
Une mère auras très peur pour celui qu'elle appelle tendrement "mon fils".
Des garçons et des robes.
Des garçons dans des robes.

Il y auras peut-être une très grande maison et des secrets derrière les mirroirs.
Une créature marine et des ombres.

Des cheveux qui pousseront très vite pour ensuite êtres coupés une fois de plus.
Des cocktails exotiques pour oublier ce qui devras être oublié.
Des baisers salés et des blessures.

Le courage d'une femme.
Le scalpel éguisé d'un docteur angoissé par les images qui traversent sa tête parfois.

Une petite morte qui laisseras une brûlure à la surface de votre peau.

Des choses que je pourrais être.


Donc.

Des choses que je pourrais être.
Une chanteuse.
Une stand-up comic.
La fille à qui il tient la main, sortant du bar à toute vitesse pour aller quelque part où la lumière ne s'éteindras jamais.
Cette fille à la frange trop longue dans le bus, le regard caché par un magazine.
Une petite mélancolie de fin d'été en robe de nuit.

La fille étendue imobile sur la table d'opération.
Une naissance.

Pour ce qui seras peut-être une histoire.

Écrire une histoire avec les restes de l'été.
Manger de la nourriture pour chat avec mon amant de Johannesburg.
Il y a de la crasse sous ses ongles et des éclats de verre dans sa barbe drus, comme un champ de blé dans un petit bled qui aurait goûté à l'apocalypse.

Il y a des peurs qui se sont logées en moi, des petites peurs incisives comme des dents de bébé, des dents de monstres, les mêmes qui me suivaient quand j'avais 8 ans et que je lisais trop de Stephen King.

Le docteur m'a dit tout l'heure que j'avais les cordes vocales en forme de fer à cheval ce qui veut dire dans le monde crypté des docteurs que je ferais une excellente chanteuse.

Quelque part dans ma tête Il y a cette fille qui tomberas en amour avec cet homme qui en fait est un personnage de fiction, le héros d'un film de science fiction. Un jour elle deviendras l'héroïne d'un slasher movie qui en fait seras sa propre vie. Il n'y auras probablement pas d'amant fictif pour la sauver. Elle seras seule contre l'autre. Comme dans la vrais vie.

Romy et Michelle.


Si je est un autre alors nous nous sommes Romy et Michelle, des jumelles siamoises, et nous avons inventées les post it.
Nous savons comment crier les jours de pluie sans nous étouffer avec les goûtes d'eau qui tombent au fond de notre bouche.
Parfois nous dansons dans nos chaussures à plumes, entourées par la brume confuse des boîtes de nuit, l'alcool comme seul parfum. Parfois aussi nous griffons de nos petites mains aux ongles vernis des bouts de tissus disparates puis nous en faisons des robes ou bien des foulards pour recouvrir nos cheveux blonds ou les petites merdes de chien étendues sur le béton comme de la crème glaçée.

dimanche 30 août 2009

À vif.


Mon désir comme un éclat de verre pur
Dans une pièce pleine à craquer
Les bas dentelle noire cuisses désir
Mon corps remixé
Comme un fruit ouvert
À vif
L'odeur piquante d'un homme
Déposé sur moi
Le début incertain de quelque chose
Au creux de mes hanches
Odeur de sexe et de friture
Dans l'air vicieux de l'été
Sa bouche molle et humide
Prête à goûter
À ma vérité

Une créature velus
Se cache
Sous ses jeans
Sentir le bourdonnement
Sous le tissus rêche
Un doigt posé timide
Sur la surface
Un avant goût du mot plaisir

Je suis Femme sauvage
Debout nue
Dans le désastre humide de l'après
Un sourire
Dans la nuit électrique

Durant le jour
Traversée d'images
Ma nuit encore sur le corps
Un petit délire moite sous mes vêtements
Je suis cette
Femme aux bords
Un peu flous
Qui traverse la ville
Une paire d'escarpins imaginaires
Dans les pieds et
Un bracelet de mots térribles
Au poignet
À l'abris derrière son comptoir
De tout soupçons

Go fuck yourself Pascale.

Parfois il m'arrive de pleurer du rock industriel.
Et je me dis que tout ça est TRÈS intense.
Trop intense pour que je reste en vie jusqu'à ce que j'ai des rides jusqu'en dessous des pieds.
Trop intense pour que je puisse assister couverte d'un voile de dentelle noire aux funérails de mon troisième mari.

N'empêche.

Maman est malade.
Pendant qu'elle dort
je sais que le film de sa vie
tourne dans sa tête.
J'ai mal à sa vie,
mal à ceux qui l'ont mal aimés.
Moi je suis un fantôme de perles et de cheveux emmêlés
tout silence dans un coin
de la chambre.

J'attends de recevoir l'amour d'un garçon
que je ne connais pas.
C'est peut-être parce que je ne sais pas
ce que c'est que l'amour.
Ils y a tout un tas d'hommes prêts
à me donner du sexe.
Tout un tas d'hommes prêts à se perdre
pour moi.
Tout un tas d'hommes prêts
à laisser une trace sur mon bras.

J'ai mal au coeur.

Je joue à la fille ordinaire.
Je dis "bonjour" et "merci bonne journée".
Je suis conne et grandiose à la fois.
Je sais ce qu'est le mensonge.
Je m'habille de ma plus belle solitude
et je vais dans des endroits où il y a trop de bruit.
Je fais la belle, juste au cas.
Je suis conne je vous l'ai dis.
Je porte des lunettes à montures épaisses
parce que ça fait intello et décalé.

L'autre jour alors que j'étais dans les toilettes chez Jos Dion je me suis mise à frapper dans les murs.

J'incarne à la perfection l'esprit romantique victorien.

J'écris des trucs comme "j'ai mal à ma criss de vie de fuckée" en me disant que peut-être j'arriverais à atteindre
le coeur velus d'un homme.

Puis je sors de scène en réajustant mon corsage.

Gaga.


Un petit sourire noir peint sur mes lèvres je porte mes mots tout propres sur le bout de la langue aujourd'hui.

Je viens de tuer mon petit ami.

Il repose mou et inanimé sur le grand fauteuil, mes lunettes Mickey Mouse par Jeremy Scott sur le bout du nez.

Il est si jolie comme ça, mort, la barbe mal taillée, sa chemise déboutonnée laissant voir quelques poils sur son torse pâle. Si jolie, comme une robe de soirée tournoyant dans une vitrine ou un dessert scintillant sous le verre.

Plain Jane.


Il y a le Texas qui brûle dans son coeur
Et tout un tas de garçons
qui se branlent
Son image scintillante comme une coupure
De magazine
Cousue à même
Les cellules de leur cerveau
De garçons aux cheveux gras
C'est une poster girl
En provenance d'un nulle part aride
De la bouse de cheval partout
Et des coeurs bariolés
Dans les tavernes

Quelque part
Une fourche entre ses mains veineuses
Il y a son papa qui laboure la terre
Son front noyé par la sueur
Et sa maman qui prépare une tarte
Perdue dans la lumière du jour
Elle aimes les mots "jolie", "gentille" et "lumineuse"
Et s'en fait des colliers qu'elle portes à son cou
Comme une preuve de sa bonne volonté
Elle ne diras jamais de gros mots
Et se contenteras de sourire poliment

Stardom.


Ne tomber en amour qu'avec des hommes qui n'existent pas.
Faire l'amour à des êtres de fiction, séduire des bouts de papiers.
Se faire une place dans l'écran et ne pas en sortir.

Baby doll.


J'avance à tout petits pas dans le décor, avec ma poitrine morte et mes hanches sablées. je suis comme une illustration de fille qu'on a effacé.

I only do pretty.


Ce matin dans le journal il y avait de bien jolies choses. Des choses comme "jambes arrachées", "poumons perforés", "doigts mutilés", "côtes fracturées".

Prière.


Danser sur du disco mutant puis un jour être très vieille et blonde, la peau peinte en orange, noyée dans du chanel numéro 5, le corps tatoué par les regards salés des vieillards qui passent, leur petite chemise en coton boutonnée jusqu'au cou, le souvenir de ce qu'ils étaient dans le creu de la main, le sexe pulsant au cris des corneilles.

Du sucre.


Il reste encore un peu de cette petite fille que j'étais quelque part sur mon corps, comme une pluie fine de printemps sur l'herbe.
Alors peut-importe que je devienne une star du porno ou une étoile décadente, à quatre pattes dans la poudre et le strass.
Je sais comme ont sait la naissance ou la mort qu'il reste un peu d'espoir.
Comme du sucre au bord de l'enfance.

J'avale des bas nylon et je marchande le désir des hommes qui naufrage dans la bière et les plaisirs de bas étages.
Je sais comment sourire.
Je sais comment lire le elle Québec.
Je sais comment mordre dans ma chair très fort en pensant que ça passeras, ce grand vide tournoyant.

Choses à faire aujourd'hui.

Travail.
Me tenir loin de la réalité, encarcannée dans un glamour de boudoir, m'imaginer autre, blonde et orange, de toute beauté comme une pièce de viande sur la table bien mise, asphyxiée par un parfum quelconque.

Aimer les mots au goût de métal et d'acier, m'en faire des tartines et de petits gâteaux.
Envoyer des sourires brillants aux clients comme des appels de phares dans la nuit liquide.

Parler à cette cliente transsexuelle effrayée par cette voix rocailleuse qui se cache dans sa gorge comme une bête, lui dire de brûler les doutes. Savoir très bien que je ne le ferais pas mais l'écrire pour la joliesse des choses.

Recevoir des implants mammaires et comparer cela à de la poésie d'avant-garde.

Vapeur.

Je laisse des traces de doigts dans l'air humide de l'été. Entre mes jambes maintenant couvertes il reste encore un peu de l'amant. Il laisse des mots rugeux dans le creux de mon oreille. Derrière sa barbe il y a un petit garçon qui se cache.