vendredi 27 novembre 2009

Exercice numba 8.

Me laisser vivre un peu, maintenant que je suis libre.

dimanche 22 novembre 2009

La mauvaise fille.

J'ai peur des hommes.

Quand tard la nuit je marche dans la ville
je prends mes airs de serial killer,
mes airs de Juliette Lewis pendue au cou de Woody Harrelson dans Natural Born Killers,
gachette en main,
un couteau planté dans le sourire.

Je me déguise en fausse piste.
Je tiens Freddy Krueger par la main
alors que des haches tombent du ciel
et tranchent dans le vif.
Il y a des éclats de beauté partout
qui dégoulinent
en grimaçants.

J'habite une toile inquiètante.

Mais je sais comment jouer
à être jolie.

Je veux que tu penses
que je ne suis pas très gentille.
Je veux que tu penses
que je suis le genre de fille
qui te crache dans la bouche,
te mords les lèvres jusqu'au sang, te botte le coeur
d'un coup de talon.

Il y a mes mains sur ton visage,
mes mains qui ouvrent la bouche trop grand
comme des enfants mal élevés,
comme des petits bâtards les cheveux
plein de poux et la culotte pleine de pisse
pour crier des obscenités à ton coeur,
te vomir dessus.

Je ne suis pas gentille.

Ton coeur, je voudrai le voir cracher
du sang au fond de la cuvette.
Je voudrai le voir danser comme une ballerine
au travers les seringues
et les restes de
baises.

Je n'en ai rien à foutre, de ton coeur.
C'est le genre de truc que je te balançe,
la tête bien haute, le blanc des yeux
noyé de mascara.

Je suis le genre de fille
qui tue ton désir.
Bam Bam!
Dans ta tête
il n'y a que ta petite bite sale
dans mon cul, anyway.

Tu me tatoue
des poèmes pornos partout sur le corps
je crisse mon camp
apprendre à aimer
derrière mes
yeux.

Les fantômes sur ma peau.

Cette cicatrice, au bord de son oeil, est probablement la chose la plus belle que j'ai vue de ma vie.

mercredi 18 novembre 2009

Empire.

Un homme en costume saute
d'un immeuble
J'excise ma peau de jeune fille

Pendant ce temps
les bottines crottées
d'un garçons
piétinent dans
mon film

Il crache sur les dialogues
et baise des poupées

personne ne diras jamais "coupez!"
personne ne viendras jamais
essuyer le sang
sur ma joue

Danser au bord du poème
le sucre des mots
retiré

Working girl speak.

Entendue au travail aujourd'hui: "J'vais me peigner avec un panier".

Et moi donc.

Plaisirs d'amour.

Remarque à moi-même: Les vieillards qui passent
à mon comptoir semblent particulièrement préocupés
par l'état de ma vie amoureuse, ou plutôt, par l'absence
d'états dans ma vie amoureuse.

La nuit des rois.

Elle recouvre ses seins d'une bande élastique,
lisse ses cheveux vers l'arrière et mets sa veste
de cuir à studs sur ses épaules de fille.
Cette nuit, les lèvres des garçons seront douces.

mardi 17 novembre 2009

Mardi.

Je suis un feu dans une robe
le claquement d'un talon aguille
dans le coeur d'un homme.

jeudi 5 novembre 2009

Vaporisateur.

Inflammable.
Ne pas vaporiser
vers une flamme
ou un corps
incandescent.
Éviter de vaporiser
vers les yeux.
Ne pas fumer.
Éloigner de la portée
des enfants.

mercredi 4 novembre 2009

Grotte.

Hier, au travail, une cliente m'a fait essayer sa bague.
Un petit objet de désir sombre et scintillant, tout en pointes aiguisés
et en petites dents assassines.

Un diamant noir.

Probablement que si je la portais sur une base quotidienne
je deviendrais une de ces fille à la peau dangereuse,
le genre de fille qui porte une breloque de minuscules
petits fusils aux poignets et qui cache sous ses cheveux
des milliers de dents incisives.

Dans un champ.

Pour dire l'étrangeté du monde écrire une histoire
de fin du monde, une histoire de monstre.

Une histoire de danger.

Un virus, peut-être.
Une porte de taxi ferme dans
quelque chose.

Une fille écrit une histoire à propos d'une fille qui écrit
une histoire sur une fille qui écrit une histoire.

Banana, baby.

I don't like mondays.

Deux petites mitaines en guise
de poitrine,
une fille édentée
de son féminin.

Une petite apocalypse
de super-marché.

Il y a des sourires de filles qui brûlent dans les banlieux
et des robes de garçons qui dansent sous la terre.

F***.

Tailler au couteau les petites pelures, les petites peaux
souffrantes, et trouver le diamant.

...

Je m'habille avec les filles des magazines.
Les filles des films.

...

Aujourd'hui, maux de têtes et gommes ballounes.
Mes mots, petits bâtards, me glissent entre les doigts.
J'ai la poésie trop linéaire, là tout de suite.
Je m'emmerde, avec mes pattes de mouches comme des cils
étalés sur les pages.

FUCKFUCKFUCK.

Exercice numba 7.

Briller d'une féminité dangereuse.

Lune.

Parfois la nuit tu te réveilles et tu ne sait plus qui tu es.

Tremblements.

Ça me rends toujours un peu triste, les vieilles dames qui passent à mon comptoir, leurs petites mains tremblotantes traversés par l'arthrite, le rose marqué de leurs joues.

Exercice numba 6.

Être la final girl d'un film d'horreur.

lundi 2 novembre 2009

L'oeil-de boeuf.

Ce qui se cache sous la peau des garçons.