mercredi 30 septembre 2009

Rainy day.

Pendant que je regarde dehors par la grande baie vitrée j'imagine des formes marines inquiétantes danser dans le ciel et se mêler à la pluie.

Les gouttes de pluie qui tombent du ciel comme des jeunes filles fardées de tristesse ressemblent à de longs bijoux liquides qui éclatent en silence sur le sol de ciment du stationnement.

Je dessine à grands coups de crayon de cire l'image gloussante et pétillante
d'une fille à queue de cheval par dessus ma propre image.

Papillon.

Aujourd'hui au travail un client m'a fait un clin d'oeil.

Ce clin d'oeil est pour moi comme une validation, la preuve de mon existence en tant que femme dans le regard des hommes.

C'est comme si je n'étais plus qu'une jolie fille figée derrière un comptoir, en observation dans l'espace banal d'un magasin, le corps tenu absent, à l'abri sous un tablier de coton vert, et que c'était déjà assez, presque trop.

Dernièrement c'est comme si je n'existais que dans l'écrin vénéneux de la séduction et pas ailleurs.

J'attends qu'on m'attrape et me fixe, qu'on m'étudie minutieusement comme un papillon exotique.

Je pousse un dernier soupir, alors qu'on me transperce d'une fine aiguille, heureuse de n'exister maintenant que dans le regard empli de désir d'un chasseur.

Être en dehors.

Alors qu'il ferme les yeux très fort et que de petits grognements sortent de sa bouche je sais qu'il est dans cet espace intime duquel je ne fais pas partie.

C'est à moi qu'il fait l'amour, c'est ma chair à moi qu'il labourre en laissant sa sueur musquée suintée et me lècher, mais je ne suis pas là.

mardi 29 septembre 2009

Le monde des garçons.

Le monde des garçons est un monde difficile et aride, un monde d'égratignures sur les genoux, de couteaux dans les airs.

Des oiseaux dans les cheveux.

Devant les curés je me sens toujours un peu indécente, comme une rougeur dans le visage lisse d'un mannequin, une trace de boue sur l'habit du dimanche d'un bambin aux yeux sauvages.

lundi 28 septembre 2009

Étude de moeurs.

Superposée à mon image de fille ordinaire derrière l'espace gris de son comptoir il y a l'image d'une actrice porno, blonde et vénéneuse.

Ce n'est pas le fait que cette femme soit une star du porno qui importe mais l'essence de féminin qu'elle représente.

Cher journal.

Un homme adorable s'est présenté au magasin aujourd'hui.

Il a acheté un test de grossesse.

Ça a laissé en moi comme une brûlure de cigarette, une petite blessure recouverte

de sel et de sable.

Le petit chaperon rouge.

Il y a des baises aux goût de souffre et de la poudre entre les pages
Du petit chaperon rouge.

Des amants barbus qui laisse des traces sur la peau.

La petite fille est morte.

Les nattes sous la terre

Maintenant.

Petit poème à propos de rien.

Pendant que nous prenons le café

je remarque l'arche grandiose de ton nez.

C'est l'arche d'un homme respectable.

tu tires sur ta cigarette et

mes os fatigués

te demandent pour

les faire crier

un peu.

dimanche 27 septembre 2009

Bribes.

Il y a des bribes de moi dans son après-midi.

Des bribes de moi alors qu'il fait l'amour à sa femme.

Des bribes de moi dans le vide de sa vie.

Des bribes de moi dans la photo de sa fille de 15 ans

qu'il traîne partout avec lui.

Easy bake.

Pendant que son époux la trompe le visage caché par ses cheveux elle repeint les murs de leur appartement avec ses larmes de ménagère de 33 ans, une pluie de détergent et d'eau de javel.

Dans le guide télé le film de sa vie a la cote 6, c'est à dire minable.

G.

Il fait pousser des arbres dans la terre burlesque de mon féminin à grelots.

Mais moi, je n'ai pas la tête à ça.

Je suis sur sunset Boulevard en train de me faire faire une manucure française par une Madonna asiatique crinière de pouliche peroxidée qui porte un petit foulard de soie pour cacher son énorme pomme d'Adam.

vendredi 25 septembre 2009

Barbe à papa.


Je suis une fée boueuse,

du pipi dans la culotte

de la crasse entre les

mots du poème,

des restes d'amants moribonds

sous la toile des ongles,

le tutu parsemé de tôle

et d'os à chien.

++

Je rase la viande de ton coeur et je m'en fais des hors d'oeuvre décadents.

La jeune fille et la mort.

r.i.p Nelly Arcan.

jeudi 24 septembre 2009

Allie chérie.

Je connais un garçon qui chante de l'opéra branché sur des tonnes de fils.

Un petit diamant dans l'engrenage métallique d'une machine.

Il rêve à des drag queens mortes qui reposent sur un tas de photos dangereuses.

Au fond de sa gorge reposent les mauvais mots et une révolte à plume.

les restes de l'ancien petit ami.

Je l'aime.

Junk.

Maman, papa, garçon, fille, blonde, peau, chair, rouge...

Je crois que je fais une overdose de ces mots.

Il faut bien mourrir de quelque chose.

Gym sessions.

Des filles blondes en léotard font des arabesques au sond d'une chanson pop dans le vide poudreux d'une salle de gym.

Parfois quand elles tiennent la main moîte de leurs petit amis à boutons il y a comme une peur qui s'alanguie en elles et prends toute la place.

Une peur de film d'horreur, un petit désordre collant et gênant.

Parfois elles pensent à des trucs.

À certains trucs, en particulier.

Les poils de leur petit ami dans l'évier de la salle de bain, le matin après.

Les fesses de garçons qui ne sont pas leurs petits amis à l'étroits dans leurs jeans délavés, la façon qu'ils ont de donner une tape dans le dos de leurs potes, toujours un peu détachés, à côté des choses, à côté de la peau.

Le fait qu'ils ne comprendront jamais.

Le fait qu'ils ne sauront jamais ce que ça fait d'avoir du sang dans la culotte et savoir que ça ne seras plus la même chose maintenant.

Les jolies choses seront toujours un peu sales, le blanc de la neige toujours un peu souillé.

Avoir le poid du monde dans la poitrine, le regard fuyant devant les monsieurs à cravates et les pères aux sourires de garçons, leurs petits au bout de la main.

Peau.



Parfois les mots ne semblent servir à rien

alors je me tapisse de silence

et je reste

derrière.

mercredi 23 septembre 2009

She-Male.


Il m'arrive de penser

qu'il faut avoir un pénis

entre les jambes

pour savoir vraiment

ce que c'est qu'être une femme.

Le savoir tant que le sexe vous en tombe.

Exercice numba 3.

Ressentir les choses.

Vraiment.

Jusqu'à ce que ça tremble un peu au centre du coeur.

Reçommencer plusieurs fois pas jour.

Exercice numba 2.

Habiter une vérité parfumé de mensonge.

Transperçer d'un coup de talon aiguisé le banal, l'étouffer de nylon et de bijoux scintillants comme des morts célèbres.

Sous la terre Marilyn dessine un sourire rouge sur son visage Alors que John lui ressere un peu de champagne.

Dieu.

Leçon.

Je badine avec mes hanches
Mes hanches, mes hanches comme des obus
Laqués de féminin

samedi 19 septembre 2009

Daddy's girl.

Je ne suis pas un monsieur.

Ni même un simili monsieur.

Mais je cherche mon âme dans le regard des hommes.

Je cherche leur approbation.

Tous les hommes sont des papas, et j'attends qu'ils me disent oui.

Exercice.

Mettre sa féminité en morceaux en découpant ses bas nylon.

Puis recomposer.

vendredi 18 septembre 2009

Un coucher de soleil quelque part au États-Unis.

L'amérique est comme un énorme fusil décoré d'un ruban rose pour faire jolie.

Des anges en impérméable traversent les couloirs d'un lycée.

La plus jolie fille de la classe de première, celle qui a gagnée le concours de la plus jolie fille, remets un peu de rouge sur ses lèvres gerçées et se perds quelque minutes dans la mer de verre qui prends place dans le mirroir de la salle des toilettes.

Un garçon et une fille font un noeud dans leurs langues et prient pour rester enlaçés de cette façon à jamais.

Le premier coup de feu est tiré.

Une maman prépare à dîner en regardant par la fenêtre.

+

Il pisse dans la douche, la tête pleine de culs, pour ensuite venir déposer sur ma joue un baiser tendre comme l'enfance.

Candy Darling.


Candy retire sa peau de garçon
Et se fait un collier
Avec les oiseaux bleu
Qui traverse le ciel bétonné
De NY

Raw.


petit bâtard fauve duvet blond peroxyde suicide électrique passe moi dessus traîne moi dans la bouse et le pue écorche moi ta guitare rauque plein la gueule plein le cul éteint moi un peu achève moi tendrement écris moi un blues petit pouilleux écris moi un opéra qui feras tomber les têtes

Swans crossing.


C'est à propos de ce rêve que j'ai fais la nuit dernière, mes jambes nues encadrées d'un carré de lumière blanche, assise dans la voiture, la voiture d'un inconnu, son regard dur posé sur moi, dans le rétroviseur, ses yeux bien découpés dans ce petit espace clos de verre, ma peau brûlée par un bronzage étouffant, les lignes creusées dans ma chair, la tôle étincellante, la fin de quelque chose.

C'est à propos des mots et des images que j'aligne pour retracer les débuts de ma féminité.

C'est à propos de cette grande maison blanche d'inspiration victorienne et de sa réplique dans un coin de ma chambre, quand j'étais petite.

C'est à propos de ce dj mort d'une overdose.
Des coupures de magazines éparpillées dans le salon.

C'est à propos du fait que je ne finirais pas dans un sac de plastique, lèchée par le vent amère sur le bord d'un fleuve.
Je ne suis pas Laura Palmer.
Mon papa n'a pas de couteau dans le fond de sa poche de pentalon.

Sur les collines.


Tout le monde va à Hollywood pour mourrir un peu.

jeudi 17 septembre 2009

Simili cuir.

Je n'ai rien à faire alors j'écris des poèmes sur des femmes qui vendent leur corps question de meubler l'espace habité par l'absence du désir et la musique du voisin d'en dessus.
Une voix noire parle de souffrance et de blessures.
Une ligne de moisissure se fait un chemin sur le plafond.

Des femmes dans leurs jeans moulants et leurs corsages résilles usés jusqu'à la corde posent leur bouche humide sur des corps en attente d'un moment de vie inespéré.
Une cigarette comme arme.
La main pleine d'arthrite d'un vieillard cherche une piqure de plaisir sous le simili cuir.

Il y a des relents de vieux gin et de maladie dans tous les coins, des obus nerveux de mascara au bord des yeux, des taches suspectes sur l'entre jambe d'un pentalon.

Ce n'est pas très jolie, tout ça.
Ça fait mal, aussi.

Je pourrais très bien être la fille sur cette photo, jambes écartées, la main de Charles Bukowski tripotant mon sexe.
Ils diraient tous quelque chose comme "tiens, encore une qui cherche son père dans les bras d'un vieux vicieux".
J'imagine que je trouverais ça drôle et plutôt pitoresque.
Comme une blague qui rugit dans le fond d'une taverne, une bataille sur le bord du trottoir alors que je prend la pose pour les chauffards.

Bien plus tard une larme au goût de détergent rouleras sur ma joue et alors que le facteur passeras déposer le courrier et que mon époux seras au travail je me dirais que finalement ce n'était pas si drôle que ça, tout compte fait.

Le vestiaire des garçons.

Le vestiaire des garçons sent la peau brûlée et la pornographie du lundi.

*


Je suis une Patti Smith en talons
Une liasse de poésies
Dépasse de ma culotte
Alors que je dévale la rue
Des drames
Sur le bout des lèvres.

Chut.

Recouvre moi de gazoline
Et mets le feu

Chut

Je suis une body-buildrice
De l'huile
Sur ma blondeur

Un bâtard
Écarte les liens
Et titille
Mes reins

Écarte
J'ai le banal
qui goûte le mac

Son sourire
Sale
Me croque

Saleté.

Dans l'écho ambré de la nuit il y a le reverb métallique d'un rap qui transperçe une sonatine discrète.

La fin d'une innocence.

IL y a de la peau fatiguée parfumée par une copie triste de Chanel numéro cinq.
De la peau tragique pour quelques dollards.

Je voudrais écrire l'histoire de cette fille qui tombe en amour avec ce garçon, un anarchiste fini.

Elle porte ses cheveux comme une dame qui porterait à son cou un rang de perle et la culpabilité de son mari derrière les yeux.

Lui.
Le garçon anarchiste.
Son crâne fin rasé, les petits cheveux drus qui se lèvent de sa tête pour toucher le vent.
Sa veste de cuir recouverte de clous.
Quand il embrasse sa joue, une égratignure, une chanson rock and roll étampée sur sa chair de bonne fille.
Sur sa peau à lui il y les sex pistols et beaucoup de crasse.
Un champ de tabac.
Des virées dans la cité.
Le mot HARD calé dans les plis comme un éclair.

Elle voudrait se vautrer dans cette crasse, cette saleté vicieuse qui recouvre tout de leur simili amour.
À quattre pattes dans le purin.

Ece possible pour une femme de faire fit des conventions pour se laisser couler dans un désir obscur et ignoble?
Se recouvrir d'une couverture de saleté puis disparaître comme le souvenir de quelque chose?

O.

Me perdre
Dans le O
Ordinaire de l'ohio.
Gratter sa surface blanche
Et goûter au banal
Poudreux
De cette fin d'après-midi.

Mondanités.

Aujourd'hui, aller acheter des chaussures et peut-être, par la même occasion, me faire tuer par des monstres tapis sous les étalages de trucs à rabais.

Il n'y a rien de mieux que la décadence d'une mort fantasmatique et le glamour épineux d'une chaussure à talons.

mercredi 16 septembre 2009

Cancan.

Jésus Christ danse le french cancan.

De l'or noir coule d'entre mes jambes.

J'ai le désir fendus.

Fritures.

Derrière les yeux de cette fille au cheveux tirés vers l'arrière qui sers des hamburgers à des cowboys fatigués il y a le sous texte de ma propre vie.

mardi 15 septembre 2009

Tôle.

Je suis un bel accident.

Une valley girl sous les bandages.

Le sous texte amère d'une sucette.

lundi 14 septembre 2009

Petit poème sauvage.

Ballet Nylon.

Gourmandises.

Aujourd'hui pour dîner j'ai mangée d'affriolants mollets de garçons.

Sinon, je commençe à me ressembler sur les photos qu'on prends de moi.

Plus la peine de peindre un petit sourire rouge sur chacuns des clichés où je figure.

dimanche 13 septembre 2009

Viandes froides.

Je n'écris pas pour faire du sens, j'écris pour défaire le sens.

Mon papa connaît un homme qui n'est pas recouverts de pâte à dent.

Le genre de monsieur à barbiche qui passe beaucoup de temps à se huiler et à faire danser sa musculature.

Une pièce de viande parlante.

Une oeuvre d'art en provenance du boucher du coin.

Une larme testostéronnée coule sur sa joue toute piquante de poils hirsutes quand il écoute un opéra épique sur une femme jalouse qui se suicide en avalant les enfants qu'elle a eue avec son amant favoris.

Autremendit.

Celui qu'elle aimes pour vrais.
Celui qui traîne dans son coeur comme une blessure recouverte de sable et de sel.

J'aimerais bien que ce soit l'hiver, là tout de suite.
C'est tellement plus facile d'être en amour en hiver.
Le nez dehors et le coeur vous gèle.
Et une jolie paire de mitaines c'est toujours jolie à porter et à regarder.

À la télévision il y a David Bowie qui chante son ode à la célébrité.
Une danseuse aux cheveux tellement blonds qu'il en ont l'air blancs se contorsionne avec passion comme si son corps était un terrain de jeux.

Je sais que j'avais un truc très important à écrire mais je ne m'en souviens plus.

.

Il m'arrive de penser
À toutes les filles perdues
Leurs désir cadenassé
Pris au fond de leur gorge
Comme un cris qui ne viendras jamais

Parfois je voudrais me mettre à crier
Et ne jamais arrêter
À quattre pattes sur le bord du trottoir
Visage contre doux ciment
En attendant qu'il se passe quelque chose
Quelque chose de terrible et d'inespéré

Alors j'écris, parce c'est l'alternative la plus proche
Mais
Tous les mots ont déjà étés utilisés
Déjà étés baisés
Alors il ne me reste que les mots de l'ordinaire
Pour dire les choses
Il ne me reste que des phrases dépoétisées

Menaçe.

Je suis une Loreena Bobbit nouveau genre
Une menaçe maquillée en poupée
Qui feras de ton coeur qu'une bouchée
Un ridicule petit hors-d'oeuvre
Rapidement avalé

...

Petit poème à saveur de sucre brûlé.

Légèrement merdique.

Tant pis.

Le corps de Pascale.

Écrire quelque chose qui porteras le nom de "le corps de Pascale".

Pour une raison ou une autre il y seras question de ces filles qui travaillent dans des casses croûtes miteux aux États-Unis.
Les cheveux bien tirés par derrière.
Le regard délavé.
L'emprunte du petit ami mal rasé sur la surface des draps.
Peut-être qu'il y a des blessures, des marques là sous les vêtements, sous le tablier tâché de graisse.
Mais peut-être aussi qu'il n'y a que la blancheur terrible d'un corps absent de sa propre vie.

Tout à l'heure je jouais à la fille ordinaire derrière mon comptoir et un homme m'a demandé si j'étais toujours aussi douce.
Ma réponse n'est pas importante, elle n'est que figurante.
Mais j'étais heureuse.
Stupidement heureuse.

Les vrais filles.


Il ne seras pas question de mes cheveux dans ce poème.

Les vrais filles, quand elles font pipi, laissent une petite mer rose dans le fond de la cuvette.

Les vrais filles mangent du rouge à lèvres pour dîner et des hommes au vin rouge tard dans la soirée.

À l'heure des loups. Et des sorcières.

Les vrais filles saignent.

jeudi 10 septembre 2009

Porn poem, parce que les filles aussi savent parler de cul.

Il se régale de tes anales libidinales
Il veut se vautrer
dans le béant céant
De ton cru
Et devenir l'as, l'amant
De tous les culs

Il aime quand ça gruge
Quand c'est gore
Et libre de méthaphore

Alors que je le cravache
La cravate bien détendus il
Exulte un peu de séminal

lundi 7 septembre 2009

Quand je serais grande.

Je n'aspire qu'à laver les sous-vêtements sales de mon amant et regarder la sève des arbres couler le long des trottoirs.

Mais pour le moment je suis cette petite fille qui porte son dedans dehors comme un habit indécent.
Papa ne comprends pas, ne peut pas comprendre. Il a sa cravate bien repassée à son cou et une raie impécable dans ses cheveux.

Tout est bien à sa place sur son corps d'homme de quarante-ans.

Pour G.

Ce que tu voudrait, c'est éclater sa petite tête au crâne rasé de pseudo gangsta pédant comme un oeuf sur le béton du trottoir.
Le mettre en morceaux, le déchirer, le faire disparaître.
Le dévorer littéralement pour qu'il n'en reste plus rien après.
Le faire crever.
Crever, ouais.
Tu répète ce mot en prenant bien le temps de goûter à ses syllabes amères.
Mais tu ne l'avales pas.
Tu le garde bien au fond de ta gorge comme un virus, une térrible maladie, et tu attends le bon moment pour le laisser sortir.

Ils étaient plusieurs quand c'est arrivé.
Quand ils l'ont battus à mort, quand ils ont fait brûler son corps dans un champ, entourés par les cris exaltés de leurs potes, bien bandés par cette haine qui a tout décapée autour d'elle cette soirée là.
Une copine à eux l'avait apperçue dans les toilettes des filles, son sexe de garçon bien en vue, alors qu'elle faisait pipi durant une fête dans un club.

Elle avait mise sa plus jolie robe qu'elle avait achetée avec sa maman la journée d'avant.
Sur sa peau l'air de l'été était chaud et bon et les regards luisants des garçons comme un seul regard emplis de désir la faisait flotter, comme au dessus de la vie, au dessus de la mort.

...

J'essaie d'écrire quelque chose de potable mais je n'y arrive pas.
J'ai la fiction dans le cul.
En fait je crois qu'il n'y a pas de mots pour essayer de d'écrire cette horreur.
Il n'y a plus de mots.

Il ne reste que les cris de G. qui résonnent dans l'air puis un silence lourd et térrible.

Peep show.

Cuir.
Langue.
Néons. Chaud.
Peau.
Salive.
Rouge. Désir.
Cuisses.
Sueur.
Poils. Cul.
Ongles.
talons.
Blonde. Huile.
Dur.

Après il reste toujours un peu de bave sur le dessus des tables.
Le bourdonnement sourd de la basse.
l'écho d'un désir triste et collant.
Des restes d'hommes un peu partout mais.
Surtout sur les chaises.

Ça devrait être comme quand petite fille déguisée devant famille papa maman des cris jouets sur l'herbe l'odeur du barbecue Barbie robes brillants mais ce n'est pas le cas.
Devant le mirroir, enlever les restes, défaire les gestes puis entrer dans le bus.
Et disparaître un peu.

Ballerines.


Alors qu'il me dit que je suis laide et qu'il ne m'aime pas des ballerines glissent dans le sang et fonçent dans des murs de brique pour éclater comme des poupées de porceleine sur le sol d'une chambre de petite fille.
Cet homme sait comment tuer la beauté.

Cover girl.


Dans l'écran carré de la télévison des images de petites reines de beautée qui paradent devant les yeux aveuglés de leurs parents.
Elles ne sont pas des petites filles comme les autres.
Elles ne sont pas des petites filles, en fait. Plus maintenant. Elles sont plus comme des petites poupées faites de chair et de sang, suspendues dans l'air du temps un sourire lustrés aux lèvres, les cheveux comme un casque de fixatif et de gel.
Des petits soldats glamour.

Parfois ne pas aspirer à autre chose qu'être une fille ordinaire. Une fille ordinaire avec des cheveux ordinaire, des vêtements ordinaires, des mots ordinaires.

Je fais figure d'imposteure derrière mon comptoir.

Les garçons de la télévision.

Les garçons de la télévision dégagent un sentiment de sécurité.
Je voudrais me pendre à leur cou, renifler leur parfum musqué et me perdre dans ce désir statique.

Les garçons de la télévision n'ont pas de maladies, pas de monstres visqueux sous la peau, pas de petites dents pointues prêtes à vous lascerer violament.

Les garçons de la télévision hâbitent de très grande maison pleine de musique et de nourriture éxotique.
Dans leur poche il n'y a pas de couteau, pas d'arme à feu, pas de substance radioactive.

Dans la rue, tard la nuit, personne n'attaque les garçons de la télévision.
Ils marchent la tête haute et le corps très droit, passent devant les petits bums de ruelles en souriant, passent devant les putains en mini jupe barbouillées de maquillage cheap, passent devant les loups garous, devant les junkies les bras tremblants et peinturés du violet le plus vif, passent devant les break dancers et leurs ghetto blasters hurlants des beats acides, passent devant les monsieurs en imperméables, devant les vampires en veste de cuir.Ils sont saufs.
Ils n'ont peur de rien, les garçons de la télévision.

Ils ont de jolies noms comme Tobie, Mathias, ou Lars, et des cheveux toujours bien coiffés. Vouloir passer ma main dans leurs cheveux, comme pour pouvoir toucher au mythe, toucher à l'iréel.

Les garçons de chez Jos Dion.

Les garçons de chez Jos Dion vous font souffrir joyeusement, vous font souffrir comme si, vous font souffrir comme rien.
Les garçons de chez Jos Dion vous donnent envie de vous crever un oeil avec une capsule de bière et de peindre leurs lèvres de votre sang et de rendre ça jolie comme une peinture.

Les garçons de chez Jos Dion vous donnent de drôles d'idées, ont dirait bien.
Les garçons de chez Jos Dion vous donnent envie de vous pavaner glorieuse un sac Versace au poignet.
Un amas de cuir blanc et de clous qui pendouille à votre poignet comme une breloque.
Ils vous donnent envie de ces choses là.

Parfois ils vous arrivent d'imaginer les garçons de chez Jos Dion en train de s'embrasser, s'embrasser sur la bouche, leurs mains de garçons larges comme des maisons glissant sur les tissus, cherchant la peau cuivrée de garçon sous la surface.
Cela vous plaît peut-être, comme un secret à l'abris sous le sable ou un peu de rose sur vos joues avant d'entrer dans l'espace chargé et humide de l'été.

Les garçons de chez jos Dion ne savent pas qu'il y a un monstre marin sous votre robe.
Ils ne savent pas ces choses là.

Les garçons de chez Jos Dion ne trouveraient sûrement pas ça très jolie de vous voir jambe écartées assise sur le siège de toilettes essayant de trouver une véritée quelconque entre vos jambes, la preuve de quelque chose.

C'est comme une scène de ce qui pourrait être un film, ou quelque chose d'autre. Quelque chose qui serait comme la vie mais qui ne serait pas vraiment la vie non plus.
Comme ce menteau de fourrure dans votre penderie.
Comme votre sourire pour ce garçons à casquette quand il y a du sang dans vos cheveux et des griffes sur votre langue.
Il ne comprendras jamais.
Il prendras cette fille par la main et il l'a feras disparaître un peu.

Ça pourrait ressembler à quelque chose comme ça.
Il ya des garçons partout.
Une tapisserie de garçons qui recouvre tout l'intérieur de la taverne.
Des garçons aux cheveux gras, des garçons barbus, sentant l'alcool et le désir, sentant les films porno et le parfum à rabais de garçon, les mains moites et le coeur barbouillé, vêtues de tee-shirts mouillés par la sueur acide, de vieux jeans, des chaussures énormes dans les pieds, des bracelets de montre en or massif étouffant leurs poignets, leurs bras veineux recouverts de poils drus et humides.

Hier soir je n'étais pas la fille ordinaire à l'abris derrière son comptoir.

dimanche 6 septembre 2009

Smack my bitch up.

Dans l'écran obtus des amas de chair huileuse.
la lumière factice qui maquille mon visage, le barbouille de sexe et de célébrités.
Il y a Tila Tequila qui cherche l'amour et Paris Hilton qui cherche une amie.
Après ça il n'y a plus rien d'autre.
Que l'ordinaire, moi et mon comptoir.

Je suis fascinée par les hommes qui vivent dans ma télévision.
Je voudrais en adopter un. Juste un, juste pour voir. Pour essayer. L'essayer.
Je voudrais croquer cette joue rugueuse, avaler ces saletés à sa surface et m'étouffer.

mercredi 2 septembre 2009

Pub.

Vous savez, avec le boulot, les infidélités nombreuses de mon époux de merde, la dernière psychose de mon petit garçon de sept ans et le suicide par monoxide de carbone de ma soeur je n'ai pas toujours le temps de prendre soin de moi.
Alors j'utilise le masque pro vitamine e de deadly gorgeous et je peut à nouveau sourire à la vie. Après tout, qui d'autre que moi le mérite vraiment?

Rouge.

Écrire une histoire où il y auras beaucoup de pieds endoloris et d'odeurs corporels étranges.
l'héroïne traverseras les mots qui habitent le décor toujours bien mise et glamour à mort mais cela tout en sachant tirer de la gachette comme un vrais mec. À la fin les têtes tomberont et ce seras comme un collage en tons de rouge.