jeudi 17 septembre 2009

Simili cuir.

Je n'ai rien à faire alors j'écris des poèmes sur des femmes qui vendent leur corps question de meubler l'espace habité par l'absence du désir et la musique du voisin d'en dessus.
Une voix noire parle de souffrance et de blessures.
Une ligne de moisissure se fait un chemin sur le plafond.

Des femmes dans leurs jeans moulants et leurs corsages résilles usés jusqu'à la corde posent leur bouche humide sur des corps en attente d'un moment de vie inespéré.
Une cigarette comme arme.
La main pleine d'arthrite d'un vieillard cherche une piqure de plaisir sous le simili cuir.

Il y a des relents de vieux gin et de maladie dans tous les coins, des obus nerveux de mascara au bord des yeux, des taches suspectes sur l'entre jambe d'un pentalon.

Ce n'est pas très jolie, tout ça.
Ça fait mal, aussi.

Je pourrais très bien être la fille sur cette photo, jambes écartées, la main de Charles Bukowski tripotant mon sexe.
Ils diraient tous quelque chose comme "tiens, encore une qui cherche son père dans les bras d'un vieux vicieux".
J'imagine que je trouverais ça drôle et plutôt pitoresque.
Comme une blague qui rugit dans le fond d'une taverne, une bataille sur le bord du trottoir alors que je prend la pose pour les chauffards.

Bien plus tard une larme au goût de détergent rouleras sur ma joue et alors que le facteur passeras déposer le courrier et que mon époux seras au travail je me dirais que finalement ce n'était pas si drôle que ça, tout compte fait.

1 commentaire:

  1. À quand ton roman? Il me semble que tu es due et en tant que lecteur de ton blogue je serai sûrement un des premiers acheteurs de ton roman!!!

    Jean

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