lundi 7 septembre 2009

Pour G.

Ce que tu voudrait, c'est éclater sa petite tête au crâne rasé de pseudo gangsta pédant comme un oeuf sur le béton du trottoir.
Le mettre en morceaux, le déchirer, le faire disparaître.
Le dévorer littéralement pour qu'il n'en reste plus rien après.
Le faire crever.
Crever, ouais.
Tu répète ce mot en prenant bien le temps de goûter à ses syllabes amères.
Mais tu ne l'avales pas.
Tu le garde bien au fond de ta gorge comme un virus, une térrible maladie, et tu attends le bon moment pour le laisser sortir.

Ils étaient plusieurs quand c'est arrivé.
Quand ils l'ont battus à mort, quand ils ont fait brûler son corps dans un champ, entourés par les cris exaltés de leurs potes, bien bandés par cette haine qui a tout décapée autour d'elle cette soirée là.
Une copine à eux l'avait apperçue dans les toilettes des filles, son sexe de garçon bien en vue, alors qu'elle faisait pipi durant une fête dans un club.

Elle avait mise sa plus jolie robe qu'elle avait achetée avec sa maman la journée d'avant.
Sur sa peau l'air de l'été était chaud et bon et les regards luisants des garçons comme un seul regard emplis de désir la faisait flotter, comme au dessus de la vie, au dessus de la mort.

...

J'essaie d'écrire quelque chose de potable mais je n'y arrive pas.
J'ai la fiction dans le cul.
En fait je crois qu'il n'y a pas de mots pour essayer de d'écrire cette horreur.
Il n'y a plus de mots.

Il ne reste que les cris de G. qui résonnent dans l'air puis un silence lourd et térrible.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire