samedi 24 octobre 2009

De l'ennui.

Il est 22h18 et je m'ennui pour mourir.

Si j'en avais le temps et le désir je pourrais élever l'ennui au rang d'art.
Mais ce n'est pas le cas.
Je n'en ai ni le temps ni le désir.

Je pourrais très bien m'inscrire à l'université et écrire une thèse révolutionnaire sur l'ennui comme source d'inspiration.

Je porterais un petit bérêt à la Yoko Ono et d'immenses lunettes à montures noire (les immenses lunettes à montures noire ajoute toujours une touche d'intellectualité à la personne qui les portes même si cette personne est une bimbo siliconnée qui ne sait même pas ce qu'est un roman de type harlequin).

Probablement que lors d'une pathétique soirée de recherche à la bibiothèque sur les effets de l'ennui sur la création je rencontrerais ce qu'il serait possible de nommer " l'homme de ma vie", c'est à dire un marginal tout mimi moitié punk moitié poète maudit moitié hipster qui se croît meilleur et plus cool que tout le monde sur cette terre maudite parce qu'il écoute le band indie que personne ne connaît et qui ne s'est pas lavé depuis la première fois qu'il a découvert que sa main droite ne sert pas qu'à écrire des mots cochons aux filles de sa classe ou à répondre aux conneries qui sont écrites sur les murs des toilettes publiques.

Lui et moi nous serions comme une sorte de "Kurt et Courtney", mais en plus soft et abordable, quand même.

Nous mangerions des mets chinois de mauvaises qualités en écoutant du cinéma d'avant-garde tout en pratiquant le cri primal question de garder contact avec notre "moi" profond et libéré des contraintes du monde moderne.

J'imagine que nous passerions de longues heures à faire l'amour au travers des draps en désordes avec comme trame de fond un groupe genre pink floyd ou radiohead. Quelque chose de planant.

Puis comme ça, sur un coup de tête sans doute nous nous séparerions et ce tout en cris et en larmes, préférablement devant un publique honteusement conquis.

Je quitterais l'université avec un goût amer dans la bouche, le même que quand nous nous mordons la langue et sentons le goût métallique du sang dans notre bouche.
Je me mettrais à écrire de l'auto fiction hyper auto-dérisoire sur un site comme livejournal, par exemple.

Je ne porterais que du vernis à ongle noir.

Je trouverais la pluie triste, ainsi que la plupart des comédies qui passeraient à la télévision.

Après ça mon seul et unique intérêt dans la vie serait de rencontrer des hommes avec d'horibles moustaches dans des chambres d'hotels sales et collantes.

En bruit de fond les cris d'une femmes sans nom, une actrice de porno morte à 25 ans d'une overdose de diamants et de célébrité.

À l'âge de 34 ans dans un dernier soupir d'ennui je décidrais de tout quitter et de me recycler en présentatrice télé.
Ou en secrétaire juridique.
Ou en call girl de luxe.

Tout ce que nous pouvons dire sous le coup térrible de l'ennui.

Mon sens grammatical me donne le goût de vomir.

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